D’après les dernières recherches de la clinique universitaire d’Ulm, « un enfant sur sept est victime d’abus sexuel en Allemagne ». Des crimes qui ont lieu dans tout le pays et qui ne doivent pas être passés sous silence. ARTE Journal a rencontré Markus Diegmann qui, chaque week-end, arpente les marchés du pays. Son objectif : faire signer une pétition pour obtenir l’abrogation pure et simple du délai de prescription pour les abus sexuel sur mineur. Il a lui-même été victime de viols pendant son enfance, mais ne peut plus engager de poursuites judiciaires contre son agresseur.
Permettre aux mineurs qui ont subi des viols de déposer plainte jusqu’à trente ans après leur majorité, contre 20 actuellement: cette proposition, issue d’une mission co-présidée par Flavie Flament, relance le débat de la prescription, que seule la loi peut trancher.
ENTRETIEN – Un rapport préconise d’étendre à 30 ans le délai de prescription des viols sur mineurs. Les victimes pourraient alors porter plainte jusqu’à 48 ans..
Au terme d’une procédure qui aura duré plus de dix ans, S. est condamné à 12 ans de prison ferme pour viol et attentat à la pudeur, pour les actes commis sur sa fille durant son enfance. Cette affaire avait débuté lorsqu’en 1999, la plaignante, alors âgée de 23 ans s’est, une nuit, brusquement réveillée d’un rêve dans lequel elle se voyait avoir des relations sexuelles avec son père.
Si le message a été diffusé à Lyon, juste aux abords de Fourvière, ce n’est pas un hasard. Mais plutôt un symbole pour les associations fédérées autour de l’opération Le Ruban vert pomme, la ville et la colline qui prie ayant été le théâtre ces dernier
Les chiffres sont édifiants. Un enfant sur cinq est victime en Europe de violences sexuelles. Comme Agnès B., Sylvie Le Bihan, Flavie Flament et Andréa Bescond, qui ont accepté de nous confier leur histoire, toutes racontent la même chose: l’impossibilité immédiate de parler, de dénoncer, ou même d’être entendue.
Andréa Bescond est danseuse, comédienne et auteure. En 2014, elle a monté « Les Chatouilles », un spectacle autobiographique dans lequel elle joue seule et revient, à travers le personnage d’Odette, sur les viols qu’elle a subis quand elle était enfant. Aujourd’hui, elle mobilise sur les réseaux sociaux pour inciter les parlementaires à supprimer le délai de prescription pour les délits et crimes sexuels, dans une loi qui doit être à nouveau débattue au Sénat.
Depuis le début de la semaine, plusieurs personnalités relaient sur les réseaux sociaux le message « Violences sexuelles = 1 enfant sur 5. Stop prescription ».
Il s’agit en fait d’un appel visant à alerter sur le délai de prescription pour les crimes pédophiles, lancé par Andréa Bescond, auteure et interprète d’une pièce de théâtre qui raconte la vie d’Odette, petite fille violée de 8 à 12 ans par un ami de la famille.
L’animatrice Flavie Flament a récemment brisé le silence sur l’identité de l’auteur du viol qu’elle avait subi à 13 ans. À la suite de cette prise de parole qui a mené d’autres femmes à se confier publiquement, elle s’est vue assigner une mission sur les prescriptions en matière de crimes sexuels par la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol. Alors que le délai de prescription pour les violences sexuelles sur mineurs est actuellement de 20 ans après la majorité des victimes en France, le débat est relancé : la justice doit-elle allonger, voire supprimer, ce délai ?
Pour en parler nous recevons Violaine Guérin, gynécologue et présidente de l’association « Stop aux Violences Sexuelles » et Virginie Duval, présidente de l’Union Syndicale des Magistrats.
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