7e édition de cet événement créé par le lieu unique et l’association EthicA pour apporter un éclairage sur les grands débats de société qui questionnent les mœurs et le vivre ensemble.
En revenant sur les affaires Borlet (1891) et Nozière (1933), qui posent différemment, à près d’un demi-siècle d’intervalle, la question du traitement médiatique de l’inceste, cet épisode de Séries Noires à la Une décrypte la manière dont la presse participe de la construction du tabou et de l’indicible.
L’absence de données statistiques sur les victimes d’inceste montre à quel point cette violence reste le tabou ultime de nos sociétés. Comment expliquer ce phénomène ? Et surtout, comment protéger les enfants ? « Vox pop » a mené l’enquête en Espagne, où les pouvoirs publics souhaitent désormais accompagner la libération de la parole des victimes, en encourageant notamment les campagnes de prévention dans les écoles.
Nora Hamadi s’entretient avec Fabienne Giuliani, historienne, spécialiste de l’inceste en France, et Lily Bruyère, coordinatrice de l’association SOS Inceste en Belgique. Sans oublier l’éclairage des correspondants de l’émission : en Allemagne, où certains demandent une dépénalisation de l’inceste entre adultes consentants, et en Suède, où des structures spécialisées, les Barnahus, sont mises en place pour les enfants victimes.
Pourquoi le silence et le déni persistent-ils sur l’inceste dont sont victimes les enfants ? Le phénomène, qui a traversé les siècles, est pourtant connu et réprouvé.
Pour répondre à cette question, voici les contributions de :
Plutôt enclins à parler des viols et des agressions sexuelles qu’ils subissent, les enfants sont trop rarement pris au sérieux par les adultes. Beaucoup restent convaincus que les enfants sont des menteurs.
L’historienne Fabienne Giuliani : «On a trop décrédibilisé la parole des enfants»
Mediapart – 20/01/21 – Article par Lénaïg Bredoux : Spécialiste de l’inceste, Fabienne Giuliani réagit au mouvement de prise de parole des victimes sur les réseaux sociaux consécutif à la publication du livre de Camille Kouchner. Elle rappelle comment, depuis la fin du XIXe siècle, on a peu à peu discrédité la parole des enfants. Et justifié le pire.
Enfants manipulés, pervers, menteurs… Depuis le XXe siècle, on observe une tendance à la décrédibilisation de la parole des jeunes victimes dans les affaires d'inceste. L'historienne Fabienne Giuliani plaide pour un retour de la confiance. pic.twitter.com/CILKWZe95k
Prise en étaux entre des enjeux familiaux et sociétaux, la parole des victimes peut-elle être entendue ? Notre politique pénale est-elle adaptée aux situations qu’elles rencontrent ?
Les invités des Matins sont Fabienne Giuliani, historienne, spécialiste de l’inceste rattachée à l’agence nationale de recherche Dervi, ainsi que Rodolphe Costantino, avocat au Barreau de Paris, spécialiste des maltraitances sur enfants.
Ce livre, issu d’une thèse, se situe dans la lignée de travaux récents centrés sur un crime précis tel l’infanticide ou le parricide. Il comble une lacune historiographique alors que la théorie de la prohibition de l’inceste l’a posé comme universel et, partant, comme un invariant. Fabienne Giuliani a entrepris pourtant d’historiciser cet « invariant qui varie ».
Fabienne Giuliani, Les liaisons interdites. Histoire de l’inceste au XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014, 477 p., ISBN 978-2-859447762
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