L’affaire Violette Nozière, dans les années 1930, est un des cas les plus médiatisés d’inceste, parce qu’elle a donné la matière d’un film signé par un monstre sacré du cinéma français : Claude Chabrol. C’est pourtant une affaire où la dénonciation de l’inceste a été écartée par la justice. Anne-Emmanuelle Demartini, historienne, autrice de Violette Nozière, la fleur du mal, Une histoire des années trente a co-dirigé l’ouvrage Dire, entendre et juger l’inceste.
Dans l’Ancien Régime, l’inceste désigne la sexualité criminelle d’un couple d’une même famille. La justice ne distingue alors pas l’agresseur de la victime. À partir du 19e siècle, ce crime sans nom renvoie de plus en plus dans les discours à une violence sexuelle orientée sur l’enfant.
L’ouvrage « Dire, entendre et juger l’inceste » expose les discours, les pratiques et les significations auxquelles l’inceste a donné lieu depuis son interdiction par le christianisme médiéval européen.
Postface de Dire, entendre, juger l’inceste, du Moyen Age à aujourd’hui, un ouvrage collectif sous la direction d’Anne-Emmanuelle Demartini, Julie Doyon et Léonore Le Caisne à paraître le 18 octobre 2024 aux éditions du Seuil.
Dans son rapport publié le 17 novembre, la Ciivise recommande de rendre imprescriptibles les crimes et les agressions sexuelles commis contre des enfants. Comment notre système légal s’en retrouverait-il bouleversé ? En quoi ces débats traduisent-ils l’évolution de notre société ?
En revenant sur les affaires Borlet (1891) et Nozière (1933), qui posent différemment, à près d’un demi-siècle d’intervalle, la question du traitement médiatique de l’inceste, cet épisode de Séries Noires à la Une décrypte la manière dont la presse participe de la construction du tabou et de l’indicible.
Anne-Emmanuelle Demartini est professeure d’histoire contemporaine à l’université de Paris, membre du projet ANR DERVI (« Dire, Entendre, Restituer les Violences Incestueuses »).
Par Anne-Emmanuelle Demartini, Professeure d’histoire contemporaine, Université Sorbonne Paris Nord –
Alors que la parole se libère autour de l’inceste, l’histoire de Violette Nozière permet d’interroger la mécanique du silence qui se met en place dans les familles.
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