Le traumatisme de l’inceste s’immisce dans tous les pans de la vie de la victime, et peut aussi se transmettre aux générations suivantes. Quels sont les enjeux spécifiques autour du lien mère-enfant et comment se reconstruire ?
Axelle Mag n°260 / p. 48-51 • Septembre-octobre 2024
C’est un phénomène tabou, où le silence est légion. Silence des victimes, silence de la famille, silence de la société. Pourtant, les chiffres font froid dans le dos. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une fille sur cinq et un garçon sur douze subit des violences sexuelles. La Belgique n’est pas épargnée. Aucun chiffre officiel, mais des témoignages multiples. Des victimes brisent le silence.
« QR le débat » fait suite au documentaire « Un silence si bruyant » d’Emmanuelle Béart. Dans cette production coréalisée avec Anastasia Mikova, l’actrice revient sur l’inceste qu’elle a vécu plus jeune.
Chez SOS Inceste, on constate, depuis la fin du confinement, une augmentation significative des demandes. « Nous avons une dizaine de nouveaux cas par semaine, plus les anciens dossiers », affirme Lily Bruyère, coordinatrice et seule salariée de SOS Inceste Belgique.
Carte blanche collective par Selma Benkhelifa, Viviane Teitelbaum, Gwenola Sueur, Maria Miguel Sierra, Fabienne Richard, Josiane Coruzzi, Lily Bruyère –
Nous, intervenant.es de terrain et associations de lutte contre les violences conjugales et post-séparation, constatons qu’en cas d’inceste, de violence conjugale ou post-séparation, les comportements du parent protecteur (souvent la mère) sont perçus comme étant aliénants, c’est-à-dire comme étant des comportements qui visent à instrumentaliser l’enfant.
L’absence de données statistiques sur les victimes d’inceste montre à quel point cette violence reste le tabou ultime de nos sociétés. Comment expliquer ce phénomène ? Et surtout, comment protéger les enfants ? « Vox pop » a mené l’enquête en Espagne, où les pouvoirs publics souhaitent désormais accompagner la libération de la parole des victimes, en encourageant notamment les campagnes de prévention dans les écoles.
Nora Hamadi s’entretient avec Fabienne Giuliani, historienne, spécialiste de l’inceste en France, et Lily Bruyère, coordinatrice de l’association SOS Inceste en Belgique. Sans oublier l’éclairage des correspondants de l’émission : en Allemagne, où certains demandent une dépénalisation de l’inceste entre adultes consentants, et en Suède, où des structures spécialisées, les Barnahus, sont mises en place pour les enfants victimes.
Avec la participation de : Lily Bruyère, coordinatrice SOS inceste Belgique Souad Taieb, psychologue clinicienne et psychothérapeute du couple et des familles Astrid Bedoret, avocate et membre de SOS inceste Belgique Nathalie Colette-Basecqz, professeure de droit pénal à l’UNamur
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