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>> Recherche avancéeQuels mécanismes sociaux empêchent les adultes de recevoir et de prendre en charge la parole des enfants ? Comment expliquer que les dénonciations n’aboutissent que rarement à une plainte et une condamnation pénale ? Quelles traces l’inceste laisse-t-il sur les victimes pour le reste de leur vie ?
Abusée par son grand-père, la comédienne Sarah Marcuse a écrit et joué au théâtre « Holyshit », un spectacle qui raconte son chemin vers la transformation et la résilience. Elle y aborde sans tabou « le cœur de son trauma », l’orgasme enfantin. À Genève, au CTAS (Centre Thérapeutique Traumatismes Agressions sexuelles), le cadre bienveillant des groupes de parole permet de tout dire. Pour aller mieux.
La psychologue Pascale Forni a codirigé l’unité des Boréales, qui dépend du CHUV, depuis sa création en 2010. À la veille de son départ à la retraite, elle reçoit Mia (prénom d’emprunt), une patiente qui a développé un TDI (trouble dissociatif de l’identité) à la suite de l’inceste dont elle a été victime
Dans son livre « Miss à mort », Sarah Briguet, ex-miss Suisse, raconte les abus qu’elle a subis de la part de son père durant des années et le déni qu’elle a vécu quand elle a osé en parler. Elle milite aujourd’hui pour que les victimes puissent être entendues par la justice même quand les faits sont prescrits. Yannis, lui, vit toujours dans la maison où son grand frère l’a abusé durant des années. Trente ans après les faits, il a malgré tout trouvé la paix.
Durant 28 ans, Lydia Gouardo a été violée et torturée par son père dans un village de Seine-et-Marne, à l’est de Paris. De cet inceste sont nés six enfants. Lorsque l’affaire fait les gros titres en France, l’anthropologue Léonore Le Caisne part enquêter sur les lieux, où « tout le monde savait », mais personne n’a dénoncé. À Lausanne, pour que les abus sexuels ne restent pas enlisés dans le secret, l’Association ESPAS forme les enseignant.es à accueillir la parole des enfants.
Mère de deux filles, Jessica a découvert que son propre beau-père abusait d’elles depuis plusieurs années. Elle l’a dénoncé à la police et raconte son parcours de combattante jusqu’au jugement. En matière d’inceste, l’article 213 du Code pénal visait à l’origine à protéger les liens du sang. Pour l’avocate lausannoise Coralie Devaud, il est trop restrictif et archaïque, comme celui qui définit le viol.
