Journée d’étude co-organisée par la Faculté de Droit de Saint-Etienne dans le cadre du Master Justice Procès Procédures, et le Barreau de Saint-Etienne, en collaboration avec le CERCRID (UMR 5137)
Rompre le silence sur l’inceste c’est le thème Tambour Battant présenté par Antoine Spire et Hélène Hélène Mathieu. Ils reçoivent dans cette émission Arnaud Gallais, Matthieu Bourrette, Nathalie Moreau, Bruno Clavier, Léonore Le Caisne.
Durant 28 ans, Lydia Gouardo a été violée et torturée par son père dans un village de Seine-et-Marne, à l’est de Paris. De cet inceste sont nés six enfants. Lorsque l’affaire fait les gros titres en France, l’anthropologue Léonore Le Caisne part enquêter sur les lieux, où « tout le monde savait », mais personne n’a dénoncé. À Lausanne, pour que les abus sexuels ne restent pas enlisés dans le secret, l’Association ESPAS forme les enseignant.es à accueillir la parole des enfants.
Dans ce billet, Léonore Le Caisne revient sur le silence qui entoure le crime d’inceste, qui est qualifié souvent par rapport à un certain type de parole : celle qui s’adresse à des institutions ou des tiers qui dénoncent ou condamnent publiquement le crime. Mais comment comprendre ces cas où l’inceste est « parlé » voire commenté, sans être nécessairement entendu ou réprimé ?
L’inceste en anthropologie : considérations théoriques, analyse des pratiques
Des faits « tabous » et non dits ?
Le commérage villageois
Des engagements moraux différents selon les places occupées
… Certes, les violences sexuelles subies dans l’enfance sont bien souvent des affaires d’injonction à se taire, de secret, de honte et de peur. Mais sont-elles si silencieuses qu’on le dit ? De quoi est fait le « silence » qui entoure les violences sexuelles à enfants ? Qui l’impose à qui ? Comment ? Pourquoi ?
Une vague de témoignages a déferlé sur les réseaux sociaux : #MeTooInceste, puis #MetooGay. Dans votre Penser les luttes de cette semaine, nous explorons cette nouvelle libération de la parole, trois ans après #MeToo. Que disent ces témoignages de nos familles, de nos institutions, de notre société ?
Intervenant·e·s : Léonore Le Caisne, Nicolas Martin, Noémie Saïdi-Cottier
L’historienne Fabienne Giuliani : «On a trop décrédibilisé la parole des enfants»
Mediapart – 20/01/21 – Article par Lénaïg Bredoux : Spécialiste de l’inceste, Fabienne Giuliani réagit au mouvement de prise de parole des victimes sur les réseaux sociaux consécutif à la publication du livre de Camille Kouchner. Elle rappelle comment, depuis la fin du XIXe siècle, on a peu à peu discrédité la parole des enfants. Et justifié le pire.
L’affaire Duhamel a remis au cœur du débat public la question de la prescription des faits de pédocriminalité. Réclamée depuis des années par les associations de victimes, la prescription des crimes sexuels sur mineur.es est pourtant défendue par nombre de spécialistes du droit pénal.
En abordant l’inceste comme pratique plutôt que comme interdit fondateur, l’anthropologie aurait-elle plus de chances de le saisir ? C’est ce que suggère l’enquête de L. Le Caisne sur un village de la région parisienne, théâtre d’un inceste « ordinaire », connu de tous et pourtant tu. Ainsi s’organise socialement la violence.
À partir de la comparaison des médiatisations de deux histoires d’inceste – l’« affaire Fritzl » et l’« affaire Gouardo » –, l’auteure montre comment le traitement médiatique d’un crime dépend des spécificités de la mise en récit des histoires rapportées et de leurs protagonistes, notamment de la représentation médiatique de la « vraie » et de la « fausse » victime. Elle interroge la possibilité (ou non) du traitement médiatique de l’inceste à travers le choix des éléments médiatisés et le parcours et l’enchevêtrement des médiatisations des deux histoires, et analyse la manière dont la médiatisation de l’histoire de Lydia Gouardo permit finalement de taire l’inceste.
Notre site utilise des cookies pour réaliser des statistiques et enregistrer vos préférences. Si vous continuez sur notre site, nous considérons que vous êtes d'accord.Ok