Du latin incestrum, « impur », l’inceste désigne la sexualité entre membres d’une même famille. Soumis à un interdit familial, sociétal et parfois légal, il est protéiforme selon les organisations sociales et familiales. Cette hétérogénéité témoigne de la complexité à circonscrire l’inceste.
Dans ce deuxième épisode, de nouveaux mécanismes sont analysés : la psychophobie et d’autres oppressions systémiques, la culpabilisation et enfin, la sacralisation de la famille.
Pour se reconstruire, de nombreuses victimes de viol – à l’instar de la romancière Christine Angot dans son documentaire « Une Famille » – ressentent le besoin d’aller chercher la vérité, en interrogeant leurs proches. Mais entendre ce que les autres ont à dire, est-ce toujours salutaire ? Réponse.
La mémoire familiale est une maison pleine de secrets. S’y trouvent parfois des enfants mort-nés, des maladies mentales inacceptées, des condamnations tues, et dans les cas les plus graves, de la violence ou de l’inceste.
Après avoir été un sujet tabou durant des siècles, l’inceste s’impose aujourd’hui comme une réalité indéniable. Et parfois, ne faut-il pas parler de « familles incestueuses » ?
Dans les années 1960, une assertion de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss devint célèbre : la prohibition universelle de l’inceste marque le passage de la nature à la culture, inaugurant ainsi les sociétés humaines. Lévi-Strauss généralise ainsi une thèse déjà avancée par Sigmund Freud. Des controverses s’en sont suivies, nombre d’anthropologues et sociologues ont contesté cette assertion difficilement vérifiable vu ses prétentions universalistes et ses multiples exceptions de toutes sortes. La médiatisation contemporaine de plusieurs affaires d’inceste rend la question à nouveau actuelle. Même si elle n’a finalement jamais cessé de l’être.
Plus ou moins lourd, plus ou moins caché, lorsqu’un secret pèse sur une famille, ce sont tous les rapports qui sont brouillés. Comment débusquer le secret lorsqu’on le perçoit confusément ? Comment en accepter la révélation, et réussir à reprendre le cours de sa vie ?
Pour en savoir plus sur les secrets de famille, nous recevons :
Fanny, 23 ans, victime d’inceste pendant son enfance et son adolescence. Elle nous explique que ce secret douloureux était connu dans la famille.
Dr Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, auteur du livre « Les secrets de famille ».
Pourquoi le silence et le déni persistent-ils sur l’inceste dont sont victimes les enfants ? Le phénomène, qui a traversé les siècles, est pourtant connu et réprouvé.
Pour répondre à cette question, voici les contributions de :
Si les affaires médiatisées comme celle de Camille Kouchner aident à la sensibilisation autour de ce tabou ultime, au sein des familles, la parole peine toujours et encore à se libérer. Entretien avec Philip Jaffé, psychologue spécialisé dans les droits de l’enfant.
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