Les violences sexuelles sont très traumatisantes, avec un impact grave sur la santé des victimes à long terme. Pourtant, la protection et la prise en charge des victimes, principalement des enfants, restent très insuffisantes et tardives. Sont en cause la méconnaissance de la réalité de ces violences et de leurs conséquences psychotraumatiques : mémoire traumatique et dissociation post-traumatique. En comprendre les mécanismes pour mieux les identifier et les traiter est essentiel.
Intervention de la Dre Muriel Salmona psychiatre, psychotraumatologue, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie lors du colloque à la Cour de cassation le 6 octobre 2016, « La maltraitance des mineurs » organisé par l’ENM et la Cour de cassation.
À l’occasion de la Journée Internationale des droits de l’enfant, découvrez une lettre de l’artiste Niki de Saint Phalle à sa fille Laura, dans laquelle la plasticienne féministe évoque de manière poignante le viol incestueux dont elle a été victime, à l’âge de onze ans, et les souffrances qui en ont découlé
Une récente enquête montre que 6% des Français déclarent avoir été victimes d’inceste (9% des femmes) soit plus d’un enfant dans chaque classe à l’école. L’immense majorité de ces crimes passe donc inaperçue pour la justice et reste confinée dans les secrets de famille avec des conséquences traumatiques importantes. Néanmoins, quand un fait est révélé, il n’est pas rare que le parent protecteur, souvent la mère, soit puni par un tribunal et que le parent agresseur, souvent le père, soit innocenté et se voit confier la garde de l’enfant victime. Tout cela au nom du SAP présenté comme une vérité scientifique.
L’amnésie traumatique est un phénomène fréquent chez les victimes de violences sexuelles dans l’enfance, elle fait partie des conséquences psychotraumatiques de ces violences dont la société représentée par ses législateurs ne tient toujours pas compte.
Nous avons déjà abordé ici la problématique de la mention expresse de l’inceste dans le code pénal. (cf. not. ici)
Depuis fort longtemps, la grande proximité entre l’auteur et la victime d’une agression sexuelle, viol ou autre, est une circonstance aggravante entraînant une augmentation de la peine encourue.
En quoi connaître l’impact psychotraumatique des viols et des violences sexuelles est-il nécessaire pour mieux lutter contre le déni, la loi du silence et la culture du viol, pour mieux protéger les victimes et pour que leurs droits soient mieux respectés ?
Article de la Dre Muriel Salmona, février 2016, psychiatre, psychotraumatologue, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie.
Actuellement en France, l’inceste n’est pas un crime «en soi», pas tout à fait. Le 18 février 2016, le Sénat examinera une nouvelle proposition de loi sur la «protection de l’enfance» dont l’article 22 pose problème : si l’on qualifie d’inceste un acte consenti entre consanguins de 15 ans ou plus, quelles pourraient en être les conséquences ?
Savoir reconnaître l’impact psychotraumatique sur les enfants victimes de violences sexuelles est un impératif pour que leurs droits fondamentaux soient respectés : droit à la protection contre toute maltraitance, droit à la justice et à des soins adaptés.
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