Par Jean-Pierre Rosenczveig –
Si on doit reconnaître les mérites de la démarche médiatique classique ou nouvelle pour faire émerger et interpeller les pouvoirs publics sur des sujets qu’ils auraient tendance à négliger, il faut retrouver la maîtrise du débat. Tout doit être fait pour éviter les procès médiatiques mettant en cause des personnes, sans contradictoire ni recours […]. Encore faut-il que la justice judiciaire joue son rôle, dans et par-delà le procès, pour rendre justice et réparation aux victimes.
Au Moyen Âge, l’inceste aussi est moralement réprimé, mais il s’inscrit dans des schémas de pensée différents, avant tout façonnés par l’influence culturelle de l’Église qui préfère souvent taire cette pratique plutôt que de la condamner et d’en trouver les véritables coupables.
Témoignage par Angélique M., Éducatrice – Je n’ai JAMAIS été consentante. JAMAIS.
L’actualité me met en colère et m’attriste. Il est enfin question de prendre en compte les violences sexuelles commises sur les enfants, je devrais donc ”être contente”. Mais ce n’est pas le cas. Je n’y arrive pas.
Le livre de Camille Kouchner témoigne du courage qu’il faut pour survivre à l’inceste et aux pressions des puissants mais l’omerta française sur ces situations ne peut s’expliquer sans raison. Combien de vies encore détruites par ce silence imposé par tous ceux qui savaient et qui ont préféré le silence complice que le soutien aux victimes.
Bien que l’on mesure que 6% des enfants subissent des agressions sexuelles ou des viols essentiellement dans le cadre familial, chaque affaire reste traitée comme un fait divers et le silence décrit comme celui d’une famille en particulier. Pourquoi la justice reste-t-elle à ce point impassible quand elle classe 70% des plaintes de ce type ? blogs.mediapart.fr
Alors que la députée Alexandra Louis va remettre prochainement un rapport d’évaluation de la loi Schiappa sur les violences sexuelles, nous demandons l’introduction de l’amnésie traumatique dans la loi et la levée de la prescription.
Quand la protection de l’enfant impose sa séparation de sa famille, se pose la question des relations avec ses parents. Faut-il les entretenir, les conditionner ou les suspendre ? Entre les familialistes qui considèrent le maintien des liens comme sacré et les parentophobes qui les jugent toxiques, il faut trouver un juste milieu. Aujourd’hui, un témoignage de leur nocivité. Demain, le contraire ?
Beaucoup d’enfants ne se voient pas comme des victimes de l’inceste frères/sœurs, et beaucoup de familles et de professionnels ne reconnaissent pas ces abus.
[Traduction de l’article de Margaret Ballantine et Lynne Soine : Sibling Sexual Abuse — Uncovering the Secret ; En ligne (2012) : socialworktoday.com]
L’un des résultats particulièrement dommageables de l’inceste est la création de liens traumatiques, dans laquelle les survivantes intègrent les vues aberrantes de leurs agresseurs sur la relation incestueuse. En conséquence, les victimes associent fréquemment la maltraitance à une forme déformée de sollicitude et d’affection qui, par la suite, influence négativement leur choix de relations amoureuses. Cela peut souvent conduire à entrer dans une série de relations abusives.
[Traduction de l’article de David M. Lawson : Understanding and treating survivors of incest ; En ligne (6/03/2018) : ct.counseling.org]
Notre site utilise des cookies pour réaliser des statistiques et enregistrer vos préférences. Si vous continuez sur notre site, nous considérons que vous êtes d'accord.Ok