Des expertes indépendantes de l’ONU ont appelé vendredi la France à « agir d’urgence » pour protéger les enfants contre l’inceste et soutenir leurs mères, un coup de semonce salué par les associations qui craignent de voir la lutte contre l’inceste reléguée à l’arrière-plan.
Peut-on rire de tout, même de l’inceste ? C’est le pari que s’est lancé notre invitée l’humoriste Norma. Son seul-en-scène est une ode à la résilience. Elle joue tous les mercredi soir à Paris. (Durée : 9 min)
C’est une première en France : le gouvernement lance une campagne publique d’information sur l’inceste et les violences sexuelles que subissent des centaines de milliers d’enfants chaque année. Dans le même temps, la télévision diffuse un documentaire et une fiction sur ce sujet encore tabou.
On les appelle les « parents protecteurs ». Ils, et surtout elles, veulent protéger leurs enfants victimes d’inceste. En France, c’est parfois un parcours du combattant.
Dès son plus jeune âge, Véronique M. a été abusée par ses deux parents tortionnaires. Dans un livre confession, elle évoque son enfance dévastée, raconte les conséquences de ces actes barbares sur sa vie de jeune femme et les étapes, ensuite, de sa reconstruction.
Mai Lan Chapiron a été victime d’inceste. Elle est l’un des visages de la campagne d’appel à témoins sur les violences sexuelles dans l’enfance. Elle a également écrit et dessiné un livre pour enfants « Le loup », qui a inspiré une vidéo et une chanson. Mai Lan croit en la force de la parole : « Plus on en parlera, plus tout le monde sera « détendu » pour en parler, et moins il y aura de place pour le silence et pour les agresseurs. Ca va les dissuader, j’en suis persuadée. »
Ce mardi 9 février, Eric Dupond-Moretti s’est dit « favorable » à ce que tout acte de pénétration sexuelle d’un majeur sur un mineur de moins de 15 ans soit désormais reconnu comme un crime, sans se demander si la victime était consentante ou non. Qu’en pensent les associations de défense des victimes ? Question à Françoise Cosson, membre du bureau de l’association REVIS (Rencontres et Échanges pour les Victimes d’Inceste Solidaires).
La vague #MeTooInceste sur les réseaux sociaux peut laisser penser à la chute d’un tabou.
Or les victimes parlent depuis des années, insiste Miriam Ben Jattou, présidente de l’association « Femmes de droit ». Ce qui est nouveau, souligne-t-elle, c’est « la libération de l’écoute » et de l’attention. En Belgique, l’inceste n’est pas inscrit dans le code pénal en tant que tel, ce qui est très problématique, explique la juriste qui appelle à ce que cela change.
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