La page Facebook Metooinceste974 a été créée il y a deux ans maintenant. Depuis la parole se libère via le réseau social, et les témoignages de victimes d’inceste à La Réunion se multiplient.
Ce mardi, la députée Karine Lebon a interpellé le Gouvernement sur la difficile prise en compte de la parole des enfants victimes d’inceste à La Réunion.
Hier, j’ai interpellé le Gouvernement concernant la difficile prise en compte de la parole des enfants victimes d’inceste à la Réunion. Non-respect de l’audition Mélanie, évocation du syndrome d’aliénation parentale, manque de moyens… La situation doit évoluer au plus vite ! pic.twitter.com/Bcne7en3WQ
Ce documentaire inédit s’attaque à un sujet encore tabou, l’inceste. A La Réunion, une pièce de théâtre est au cœur d’un dispositif de sensibilisation imaginé par une psychiatre et une ancienne victime. Leur objectif est d’aider des victimes à sortir du silence pour pouvoir ensuite se reconstruire.
Par Stephanie Condon, Justine Dupuis et Sandrine Dauphin –
L’enquête Virage sur les violences subies en France a été répliquée en 2018 dans trois DROM. L’équipe de cette nouvelle enquête relate la situation particulière des filles à la Réunion.
Une moyenne de violences sur personnes mineures plus élevée que dans l’Hexagone
Les femmes déclarent avoir subi davantage de violences physiques que les hommes
Un contrôle social des filles plus important par la famille, notamment par les mères
Un rôle de régulation, voire d’autorité des membres de la famille élargie ?
Les auteurs de violences sexuelles sont majoritairement des hommes de la famille élargie ou de l’entourage proche
Oncles et beaux-pères, principaux auteurs des violences incestueuses
À La Réunion, d’après l’enquête Virage dans les Outre-mer, 30 % des femmes et 25 % des hommes déclarent des faits de violence avant 18 ans dans les différentes sphères de vie (études, loisirs, cercle amical, famille, proches). Ces faits sont nettement plus fréquents que dans l’Hexagone. Au sein de la famille, les femmes déclarent davantage de violences subies, et cela de tout type (psychologique, physique, sexuel). Les auteurs de violences sexuelles subies par les mineures de moins de 18 ans sont majoritairement des hommes de la famille et de l’entourage proche.
Si cette enquête avait déjà été menée en métropole en 2015, une déclinaison a été menée en 2018 à La Réunion, et ses résultats sont connus ce mois de septembre. Violences physiques et sexuelles subies avant 18 ans, violences psychologiques et verbales, autant de maltraitances qui sont davantage vécues sur l’île que dans l’hexagone.
Sommaire de l’article :
Un tiers des Réunionnaises victimes de violences avant leur 18ème anniversaire
Homme ou femme, 1 Réunionnais sur 5 concerné par les violences psychologiques et verbales lors de l’enfance et de l’adolescence
8,6% des femmes à La Réunion a subi des violences physiques avant 18 ans
38% des femmes victimes de violences sexuelles subissent leur première agression avant l’âge de 8 ans
Des filles plus souvent victimes de leur mère
La famille élargie aussi pointée du doigt
Les violences sexuelles, imputables aux hommes de la famille ou de l’entourage proche
Dans son documentaire disponible en replay sur France.tv, la réalisatrice Katia Clarens suit un dispositif mis en place à La Réunion : utiliser la scène pour libérer la parole. Une initiative brillante, filmée avec empathie. [Article complet en accès abonné]
Les violences sexuelles sur enfants sont un fléau à La Réunion, et en particulier l’inceste. Comment libérer la parole des victimes ? L’association PERIF lutte contre ces violences et estime qu’il s’agit « d’un problème de santé publique dans l’île ».
Notre site utilise des cookies pour réaliser des statistiques et enregistrer vos préférences. Si vous continuez sur notre site, nous considérons que vous êtes d'accord.Ok