Malgré la déflagration causée par #MeTooInceste, le tabou entourant les violences sexuelles intrafamiliales reste bien réel. Si la parole s’est libérée, qu’en est-il de l’écoute ? La société et le système judiciaire ont-ils pris la mesure de ce fléau ? À en juger par l’ignorance à l’égard de la parole des enfants et la stigmatisation des mères protectrices, il semblerait que non. C’est ce que nous révélons dans une enquête édifiante.
Psychanalyste spécialiste du psychotraumatisme chez les enfants, Flavia Remo est sollicitée pour réaliser des expertises judiciaires et réalise régulièrement aussi, à la demande des parents protecteurs, des expertises privées. Elle nous a expliqué comment elle travaillait et quels sont les mécanismes à l’œuvre derrière le comportement des enfants victimes d’inceste lors des expertises, ainsi que de celui de leur agresseur.
Depuis son lancement en janvier 2021, la CIIVISE alerte sur le déni qui entoure le fléau de l’inceste et sur l’inversion de culpabilité qui touche les parents protecteurs. Alors que sa mission pourrait bientôt prendre fin, son co-président, le juge des enfants Édouard Durand a répondu à nos questions.
Enquête 2/2. Dès lors qu’elles dénoncent l’inceste présumé que leur révèle leur enfant, les mères sont suspectées de le manipuler pour nuire au père. Un discrédit de leur parole qui se superpose au déni sociétal et à l’omerta judiciaire qui entourent les violences sexuelles faites aux enfants.
Le SAP, « arme redoutable » dans la main des pères incestueux
Des expertises judiciaires complaisantes ou mal réalisées
Les expertises privées, contrepoids essentiel pour les mères protectrices
Des violences intrafamiliales déguisées en « conflit parental »
Enquête 1/2. Parce qu’elles ont cru leur enfant qui leur révélait des violences incestueuses de la part de leur ex-conjoint, des femmes sont aujourd’hui privées de lien avec eux, et parfois poursuivies par la justice. Madmoizelle a enquêté sur cette inversion de culpabilité, judiciaire et sociétale qui touche les mères protectrices.
@charlotte_arce, journaliste témoignages, et @elisacovo, notre journaliste société, ont enquêté sur l’inversion de culpabilité qui touche les mères protectrices, lorsqu’elles portent plainte pour inceste contre leur ex-conjoint. pic.twitter.com/ZGj5LDp9cx
Victime d’inceste entre ses 11 et ses 15 ans, l’actrice de 60 ans signe un documentaire nécessaire sur un fléau qui touche 1 français sur 10, mais reste cloisonné dans le plus grand silence.
Samedi 17 juin, pour venir en soutien aux mères ayant perdu la garde de leur enfant après avoir dénoncé un possible inceste de la part de leur ex-conjoint, un rassemblement était organisé Place du Châtelet, à l’initiative de plusieurs collectifs et associations.
Suite aux dénonciations de faits de pédocriminalité de son ex-compagnon sur sa fille, Pauline Bourgoin raconte le douloureux parcours des parents protecteurs quand la justice se retourne contre eux. (Durée : 10 min)
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