Magazine de la santé du 25 septembre 2018
Aborder l’inceste n’est jamais aisé. Imaginer qu’il puisse s’agir de violences sexuelles commises au sein d’une même…
Publiée par Le magazine de la santé sur Lundi 24 septembre 2018
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Publiée par Le magazine de la santé sur Lundi 24 septembre 2018
Le mardi 25 septembre 2018, à partir de 13h40 sur France 5, Dominique Thiéry présentera l’ouvrage Frères et sœurs : Incestes sous silence au Magazine de la santé.
La collection « Après l’inceste » se propose de vous aider à répondre à toutes les questions que l’on peut se poser, après.
apreslinceste.com
Un livre-choc, à l’indéniable puissance narrative, mais aussi un « livre-médecine », exceptionnel et salutaire, qui met sur ce que vivent et éprouvent les victimes d’inceste des mots justes. Parce qu’elle a tenu à garder l’anonymat, l’auteure de «Jours d’inceste» porte la parole de toutes celles qui ne peuvent ou n’osent encore parler. Ce qu’elle décrit de l’intérieur avec sa voix unique, et qu’elle a enduré de la petite enfance jusqu’à l’âge de 21 ans, pourra choquer ceux qui refusent de savoir. Les autres, tous les autres, les victimes d’inceste comme les thérapeutes, reconnaîtront dans cette histoire vraie et terrible la vérité sur une emprise absolue, la vérité sur le tabou des tabous.
A la différence de l’inceste, qui implique des contacts génitaux entre parents, l’incestuel est une relation malsaine qui consiste pour les parents à ne pas respecter l’intimité de leurs enfants… Dans « Les Femmes et leur sexe”, deux cliniciennes expliquent : comment éviter le piège de l’incestuel ?
« J’ai 6 ans, je suis petite, mon père me dit chaque jour qu’il m’aime, que je suis mignonne, comme font tous les papas. Mais il n’est pas un papa comme les autres, non, il veut sa petite fille. Alors un jour, il vient prendre sa petite fille dans les bras et l’emmène dans sa chambre. On ne parle pas de ces choses-là, à la maison. Devenue une jeune fille, je ne veux plus, je ne veux plus toute cette douleur. Je suis coupable, je ne sais pas de quoi, mais tout est de ma faute car les autres papas n’ont jamais fait ça à mes amies. Une chaise bloque ma porte. J’ai fermé à triple tour toute cette douleur dans ma mémoire… »
J’ai été violé par mon frère lorsque j’avais 6 ans. J’aurais pu passer ma vie à me taire, à cacher ces blessures honteuses et tellement douloureuses. J’aurais pu fuir les regards des autres, me réfugier dans un paradis aussi artificiel que destructeur. J’aurais pu, comme 4 millions de mes semblables, rester enchaîné au silence et mourir asphyxié, mourir à petit feu. Mourir parce que ça fait trop mal de faire comme si.
C’est l’histoire d’un inceste. Laurent Boyet avait 6 ans quand son calvaire a commencé alors qu’il partageait son lit avec son frère. Sa mère savait mais elle n’a rien dit. Trente sept ans après, il raconte ses maux pour rompre le silence.
L’enfance, la jeunesse de Valérie Daguerre sont un cauchemar. Une horreur telle que son père a été condamné à 15 ans de prison. La victoire judiciaire n’a pas réussi à la remettre debout. C’est à Séné, au coeur du Morbihan, qu’elle a appris, mot après mot, à porter un autre regard sur elle-même.
En abordant l’inceste comme pratique plutôt que comme interdit fondateur, l’anthropologie aurait-elle plus de chances de le saisir ? C’est ce que suggère l’enquête de L. Le Caisne sur un village de la région parisienne, théâtre d’un inceste « ordinaire », connu de tous et pourtant tu. Ainsi s’organise socialement la violence.