L’inceste est omniprésent dans les matrices narratives qui tissent nos cultures, que ce soit dans les contes ou les mythes. Cependant, la polysémie de ces récits peut nous amener à proposer des lectures différentes en fonction des sensibilités historiques
Appréhender les dynamiques anthropologiques de l’inceste devrait amener à prendre en compte certains éléments « socio-culturels » susceptibles de favoriser les pratiques incestueuses, ou en tout cas leur silenciation. Tour d’horizon
Le sujet enténébré est traité dans l’ouvrage [La culture de l’inceste (Seuil)] qui calque son titre sur la formule de la culture du viol. Dans les deux cas, l’idée fondamentale est de penser les violences sexuelles en termes culturels et non individuels pour finalement rappeler la tolérance, voire l’encouragement de telles pratiques.
Dans ce billet, Léonore Le Caisne revient sur le silence qui entoure le crime d’inceste, qui est qualifié souvent par rapport à un certain type de parole : celle qui s’adresse à des institutions ou des tiers qui dénoncent ou condamnent publiquement le crime. Mais comment comprendre ces cas où l’inceste est « parlé » voire commenté, sans être nécessairement entendu ou réprimé ?
L’inceste en anthropologie : considérations théoriques, analyse des pratiques
Des faits « tabous » et non dits ?
Le commérage villageois
Des engagements moraux différents selon les places occupées
Dans un entretien accordé au journal « Le Monde », l’anthropologue Maurice Godelier décrypte le sens de l’interdit de l’inceste, présent depuis des millénaires dans toutes les cultures. Un éclairage précieux, alors que le débat a récemment été relancé au point que le législateur souhaite instaurer un principe intangible de non-consentement lorsque les victimes des viols intrafamiliaux sont âgées de moins de 18 ans.
Dans les années 1960, une assertion de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss devint célèbre : la prohibition universelle de l’inceste marque le passage de la nature à la culture, inaugurant ainsi les sociétés humaines. Lévi-Strauss généralise ainsi une thèse déjà avancée par Sigmund Freud. Des controverses s’en sont suivies, nombre d’anthropologues et sociologues ont contesté cette assertion difficilement vérifiable vu ses prétentions universalistes et ses multiples exceptions de toutes sortes. La médiatisation contemporaine de plusieurs affaires d’inceste rend la question à nouveau actuelle. Même si elle n’a finalement jamais cessé de l’être.
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