
L’Affaire Nozière. La parole sur l’inceste et sa réception sociale dans la France des années 1930
Fiche mise à jour le 10 juin 2021
En bref
Description
En 1933, à Paris, Violette Nozière, âgée de 18 ans, empoisonne son père. Arrêtée, elle explique l’avoir tué parce qu’il entretenait avec elle des relations incestueuses depuis qu’elle avait douze ans. Cet article revisite l’une des affaires judiciaires les plus célèbres de l’entre-deux-guerres, à partir de cette question de l’inceste : comment la société de l’époque a-t-elle traité l’hypothèse d’une jeune fille violée par son père ? Malgré la logique du tabou qui a frappé cette hypothèse et son rejet final par la justice, le retentissement de cette affaire s’explique par la visibilité qu’y a trouvée la question de l’inceste et le débat public qu’elle a nourri. Cette étude plaide pour une approche micro-historique susceptible d’éclairer la place de l’entre-deux-guerres dans l’évolution des sensibilités collectives aux violences sexuelles.
Sommaire :- « Si j’ai agi ainsi, vis-à-vis de mes parents, c’est que, depuis six ans, mon père abusait de moi »
- « La monstrueuse accusation »
- « La tardive révolte d’une vertu par ailleurs fort peu intacte »
- « Violette aurait-elle dit la vérité ? »
- « Monsieur le juge d’instruction… il est malheureusement vraie, qu’il existent des pères indigne… »
- « J’ai eu le sentiment que, pendant quelques jours, la France entière a pensé (pour s’en indigner bien sûr) à tuer son père »
- Inceste, vrai ou faux ?
Histoire, 20e siècle, Inceste, Justice, Représentation sociale, Parricide