Revenir sur les silences : Les violences sexuelles familiales (Québec, 1950-1980) et leur jugement des décennies après les faits
Fiche mise à jour le 10 février 2021
En bref
Nicolas Sallée
Description
Au Canada, l’absence de prescription en matière criminelle a permis, depuis les années 1990, la construction d’un cadre juridique permettant l’accueil de plaintes sur des faits datant de plusieurs décennies. L’article se concentre sur des procès tenus au Québec entre 2001 et 2017 pour des agressions sexuelles sur mineurs, commises dans le cadre familial entre les années 1950 et 1980. Les procès-verbaux qui en résultent, appréhendés comme une archive sur les silences des victimes et de celles et ceux qui savaient, permettent d’analyser les raisons pour lesquelles les faits n’ont donné lieu à aucune réaction institutionnelle au moment de leur commission. Ils renseignent aussi sur les modalités de rupture de ces silences, du cheminement vers la plainte à l’évaluation des paroles dans l’enceinte du procès.
Sommaire :La construction d’une justice du passé lointain
- La plainte comme horizon d’action
- Une jurisprudence de l’éloignement
Le confinement domestique de la parole
- Des violences de l’espace domestique
- Les ressorts du silence : menaces, peur et emprise familiale
- Des paroles qui ne sont pas entendues
La circulation et l’évaluation judiciaire de la parole : de la plainte au procès
- Porter plainte
- Une évaluation de la parole des victimes
- La déconstruction de la parole des accusés
Silence, Justice, Agression sexuelle intrafamiliale, Inceste, Prescription juridique, Procédure judiciaire, Délai de prescription, Temps, Jurisprudence, Emprise, Famille pathologique, Dépôt de plainte
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