
Savoir, dire et ne pas croire : L’“affaire Gouardo” : du commérage villageois à l’indignation médiatique
Fiche mise à jour le 28 août 2020
En bref
Description
anglais: To Know, To Say And Not To Believe. The« Gouardo Affair » : From Gossip to Media Indignation
Présentation de l'éditeur :Au printemps 2007, la presse régionale et nationale révéla l’histoire de Lydia Gouardo, violée et torturée pendant vingt-huit ans par son père dont elle eut six enfants. Dans ce village de la région parisienne, cet inceste fut pratiqué au su de tous, dans le brouhaha du commérage, sans que personne n’intervienne. Les journalistes exprimèrent leur indignation contre ces habitants qui « savaient », mais n’ont rien « dit ». À partir d’un travail de terrain d’une année dans le village, cet article propose des observations sur l’inscription du commérage dans la vie locale et sur les effets de la rupture de cadre qu’entraînèrent la médiatisation nationale et l’indignation collective, sur la considération d’un inceste, les représentations de soi et de l’autre, ainsi que sur les modalités de la connaissance.
Sommaire :Le village, l’ethnologue et l’“histoire du pays”
Un savoir différencié
- Un savoir réservé aux élus et aux “anciens”
- Il faut l’“avoir vécu”
Forme et construction du savoir
- Un savoir progressif et collectif
- Un savoir inscrit dans le tissu local
La médiatisation et l’indignation publique, et leur écho au village
- De l’“histoire” locale au crime national
- Des habitants dépossédés de leur “histoire”
“On n’était pas au courant !”
- Une information confinée
- L’“affaire” des journalistes
- “On ne savait pas tout !”
“Je ne le crois pas !”
- Une information peu crédible
- Le “vrai viol” et la “vraie victime”
Inceste père-enfant, Rumeur, Milieu rural, Enquête, Question de société, Ethnologie, Savoir
Mots clés libres :