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Inceste : des expertes indépendantes mandatées par l’ONU appellent la France à « agir de toute urgence »

Les expertes appellent également à mettre fin aux « traitements discriminatoires » subis par les mères qui dénoncent les abus sexuels.

Le Monde avec AFP

Publié le 19 janvier 2024 à 15h28

Temps de Lecture 1 min.

Plusieurs expertes indépendantes de l’ONU ont appelé, vendredi 19 janvier, la France à « agir de toute urgence » pour protéger les enfants contre l’inceste et toutes les formes d’abus sexuels, et mettre fin aux « traitements discriminatoires » subis par les mères qui les dénoncent.

Ces expertes − deux rapporteuses spéciales et les cinq expertes du groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles − demandent aux autorités françaises de « s’attaquer aux traitements discriminatoires et aux violences subies par les mères qui tentent de protéger leurs enfants de la prédation sexuelle ».

« Malgré des allégations crédibles d’abus sexuels et de violences incestueuses sur des enfants par leur père, la France a fait peu de cas des principes de précaution et de l’intérêt supérieur de l’enfant, et a autorisé la maltraitance de leurs mères », accusent ces expertes, qui sont mandatées par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais ne s’expriment pas au nom de l’organisation elle-même.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Béatrice Meyer, une vie contre l’inceste

Trois cas montrés du doigt

Les expertes s’appuient sur trois cas de mères poursuivies pour avoir soustrait les enfants à leurs pères respectifs, accusés de violences sexuelles ou physiques et psychologiques. Ces cas avaient été détaillés dans un courrier adressé par les expertes aux autorités françaises le 27 juillet 2023.

Les expertes « ont constaté que, selon les allégations, les enfants sont victimes d’abus sexuels ou courent un risque élevé d’abus sexuels de la part de leurs pères ou d’auteurs présumés contre lesquels il existe des preuves crédibles et troublantes d’abus sexuels incestueux ».

Mais « malgré ces assertions, et en l’absence d’enquête adéquate, ces enfants sont placés sous la garde des pères contre lesquels les allégations sont faites, et les mères sont sanctionnées pour enlèvement d’enfant pour avoir essayé de protéger leurs enfants », ont-elles souligné, ajoutant que « les enfants concernés restent sous la garde des auteurs présumés ».

Elles ont exhorté les autorités à respecter le « principe de précaution » et le « principe de diligence raisonnable » en matière de protection de l’enfance, en particulier pendant les procédures judiciaires, afin de permettre une approche préventive.

Intérêt supérieur de l’enfant

L’opinion de l’enfant doit être recherchée et respectée, et l’intérêt supérieur de l’enfant doit être la considération première avant que les décisions de garde ne soient prises en faveur de l’un des parents, ont insisté les expertes.

Elles jugent « essentiel de sensibiliser les responsables de l’application de la loi et de la justice et de renforcer leur capacité à surveiller et à traiter efficacement les violations des droits de l’homme dont sont victimes ces enfants et leurs mères ».

Les expertes ont suivi « avec intérêt les travaux de la Commission indépendante sur l’inceste et les abus sexuels sur mineurs (Ciivise), dont les conclusions confirment les préoccupations exprimées dans leur communication à la France ».

Quelle est l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants en France ? Comprendre en trois minutes

Mieux connaître l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants pour mieux les combattre, et formuler des recommandations : telle était la mission principale de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), qui a livré mi-novembre son rapport final. Un travail jugé si nécessaire que la secrétaire d’Etat à l’enfance, Charlotte Caubel, a annoncé la pérennisation de cette commission conçue au départ comme temporaire.

Le rapport dévoile l’ampleur du phénomène : chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Pour près d’un quart avant l’âge de 5 ans. Il confirme également que l’agresseur est connu de la victime dans la très grande majorité des cas.

Dans cette vidéo, nous explorons ce que le juge pour enfants Edouard Durand et la responsable associative Nathalie Mathieu ont découvert ces trois dernières années, au fil des 30 000 témoignages recueillis, et les principales solutions qu’ils proposent pour combattre ce fléau.

Pour connaître tous les détails du rapport rendu par la Ciivise, nous vous invitons à lire l’analyse ci-dessous.

« Comprendre en trois minutes »

Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.

Le Monde avec AFP

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