Publicité

Inceste : la France doit «agir de toute urgence», selon des expertes de l'ONU

Cinq expertes ont été mandatées par l’ONU pour étudier le dossier.
Cinq expertes ont été mandatées par l’ONU pour étudier le dossier. nmann77 / stock.adobe.com

Les expertes de l’ONU ont appelé la France à porter un regard plus attentif à la protection des enfants face aux «prédations sexuelles».

Plusieurs expertes indépendantes de l'ONU ont appelé vendredi la France à «agir de toute urgence» pour protéger les enfants contre l'inceste et toutes les formes d'abus sexuels.

Dans un communiqué, deux rapporteuses spéciales et les cinq expertes du Groupe de travail sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles demandent aussi aux autorités françaises de «s'attaquer aux traitements discriminatoires et aux violences subies par les mères qui tentent de protéger leurs enfants de la prédation sexuelle». «Malgré des allégations crédibles d'abus sexuels et de violences incestueuses sur des enfants par leur père, la France a fait peu de cas des principes de précaution et de l'intérêt supérieur de l'enfant, et a autorisé la maltraitance de leurs mères», accusent ces expertes, qui sont mandatées par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'expriment pas au nom de l'organisation elle-même.

«Sensibiliser les responsables de l'application de la loi et de la justice»

Les expertes s'appuient sur trois cas de mères poursuivies pour avoir soustrait les enfants à leurs pères respectifs, accusés de violences sexuelles ou physiques et psychologiques. Ces cas avaient été détaillés dans un courrier adressé par les expertes aux autorités françaises le 27 juillet 2023. Les expertes «ont constaté que, selon les allégations, les enfants sont victimes d'abus sexuels ou courent un risque élevé d'abus sexuels de la part de leurs pères ou d'auteurs présumés contre lesquels il existe des preuves crédibles et troublantes d'abus sexuels incestueux.» Mais «malgré ces allégations, et en l'absence d'enquête adéquate, ces enfants sont placés sous la garde des pères contre lesquels les allégations sont faites, et les mères sont sanctionnées pour enlèvement d'enfant pour avoir essayé de protéger leurs enfants», ont-elles souligné, ajoutant que «les enfants concernés restent sous la garde des auteurs présumés.»

Elles ont exhorté les autorités à respecter le «principe de précaution» et le «principe de diligence raisonnable» en matière de protection de l'enfance, en particulier pendant les procédures judiciaires, afin de permettre une approche préventive. L'opinion de l'enfant doit être recherchée et respectée, et l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la considération première avant que les décisions de garde ne soient prises en faveur de l'un des parents, ont insisté les expertes. Elles jugent «essentiel de sensibiliser les responsables de l'application de la loi et de la justice et de renforcer leur capacité à surveiller et à traiter efficacement les violations des droits de l'homme dont sont victimes ces enfants et leurs mères.»

Les expertes ont suivi «avec intérêt les travaux de la Commission indépendante sur l'inceste et les abus sexuels sur mineurs (Ciivise), dont les conclusions confirment les préoccupations exprimées dans leur communication à la France.»


Sujets

Inceste : la France doit «agir de toute urgence», selon des expertes de l'ONU

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
45 commentaires
  • R1b-L21

    le

    Le sujet est sérieux mais nous avons encore affaire à des experts indépendants mandatés mais qui ne s’expriment pas au nom de l’organisation.... L’ONU, quelle pétaudiere! Je cherche au passage les noms de ces fameuses expertes... impossible à trouver!

  • 0ltariev

    le

    L'ONU a mieux à faire contre les dictatures qui se développent dans le monde !

  • Lildadou

    le

    Puisqu'on parle des violences sexuelles sur des enfants, que pense l'ONU si remboursement par la sécu de la circoncision?

À lire aussi