protection des mineursL’Assemblée adopte un texte pour protéger les enfants de leurs parents

Inceste, violences conjugales… Le retrait de l’autorité parentale en cas de condamnation adopté

protection des mineursLes députés ont adopté à l’unanimité lundi soir un texte pour retirer à un parent l’autorité parentale en cas de condamnation pour agression incestueuse, crime sur l’enfant ou sur l’autre parent
Députés lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française. (Illustration)
Députés lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française. (Illustration) - Jacques Witt/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une avancée pour la protection des mineurs victimes de violences intrafamiliales. Les députés ont à nouveau adopté lundi soir un texte à l’unanimité visant à mieux protéger ces enfants. « Grâce à votre texte, beaucoup d’enfants qui avaient peur vont pouvoir trouver une certaine sérénité », a salué la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel.

La proposition de loi de la socialiste Isabelle Santiago, soutenue par le gouvernement, prévoit notamment le retrait total de l’autorité parentale en cas de condamnation d’un parent « auteur, coauteur ou complice d’un crime ou d’une agression sexuelle incestueuse » sur son enfant ou « d’un crime commis » sur l’autre parent.

Un côté automatique

Le juge conservera toutefois la possibilité de déroger à cette automaticité, mais devra motiver sa décision. Une précaution destinée à éviter au texte le risque d’être frappé d’inconstitutionnalité. « Le côté automatique ne peut pas être écrit dans le droit mais l’esprit du texte c’est celui-là. Si le juge ne retire pas l’exercice ou l’autorité il devra écrire clairement pourquoi », détaille auprès de l’AFP Isabelle Santiago.

Son texte entend aussi donner certains leviers juridiques avant l’étape de la condamnation. Si un parent est « poursuivi par le ministère public, mis en examen par le juge d’instruction ou condamné même non définitivement » pour « un crime » sur l’autre parent, pour « une agression sexuelle incestueuse » ou un crime sur son enfant, il verrait cette fois « l’exercice de son autorité parentale » suspendue, tout comme ses droits de visite et d’hébergement. Il conserverait certaines prérogatives parentales comme le fait d’être informé de choix importants relatifs à la vie de l’enfant.

Retour au Sénat

Le texte propose aussi une délégation forcée de l’autorité parentale si un parent seul détenteur de l’autorité est poursuivi, mis en examen ou condamné pour un crime ou une agression sexuelle incestueuse sur un enfant. La proposition de loi avait été adoptée à l’unanimité en février-mars à l’Assemblée nationale puis au Sénat, mais la chambre haute avait remanié le texte, en en réduisant parfois la portée. Les députés ont profité de cette nouvelle lecture pour largement rétablir la version initiale en commission, conservant toutefois certains ajouts du Sénat.

A l’instar d’un article en faveur des parents qui bénéficient d’une ordonnance de protection leur permettant de dissimuler leur domicile : la proposition de loi les exonérerait de l’obligation d’informer l’autre parent d’un changement de résidence. Le texte doit désormais retourner au Sénat. Si la chambre haute le modifie à nouveau, il devrait revenir à l’Assemblée pour une ultime lecture.

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