Parents s'engage pour lutter contre l'inceste

Inceste : 5 chiffres à connaître pour comprendre l’ampleur du drame

Publié par Frédérique Payen  |  Mis à jour le

Chaque année, environ 160 000 enfants sont victimes d’inceste, agressés sexuellement par un parent ou un membre de leur famille. Une réalité glaçante dont on doit aussi connaître les chiffres. En France, combien de personnes subissent ou ont subi l’inceste ? Qui sont les agresseurs ? Les réponses

C’est une terrible réalité. En France, aujourd’hui, 32 % des Français déclarent connaître au moins une victime d’inceste dans leur entourage. 29 % de ces Français déclarent que cette personne victime qu’elles connaissent est « elle-même » (chiffres issus du Sondage Ipsos réalisé pour “Face à l’inceste” en 2020). Derrière ces chiffres chocs, des enfances brisées, des vies blessées, une souffrance qui peut durer à jamais.

Un Français sur 10 a été victime d’inceste

D’après un sondage Ipsos réalisé pour l’association Face à l’inceste* en 2020, un Français sur 10 affirme avoir été victime d’inceste, soit 6,7 millions de personnes. Des chiffres qui ont plus que triplé depuis 2009 (2 millions), relève Face à l’inceste.

L’inceste concernerait donc 3 enfants sur une classe de 30 élèves. Une proportion que l’on peut bien sûr être extrapolée aux collègues d’une entreprise, à un cercle d’amis…

96 % cas d’inceste sont commis par des hommes

L’étude de l’INED**, réalisée en juin 2023, démontre que les auteurs d’inceste sont principalement des hommes, à 96,5 %. Pères, frères, oncles, grands-pères, beaux-pères… sont les principaux agresseurs masculins.

Les violences sexuelles commencent très jeunes et se répètent dans le temps : pour les femmes, la majorité des violences sexuelles ont commencé entre l’âge de 6 et 10 ans (42 %) et ont duré plus d’un an (39,3 %). Pour les hommes, 29,2 % des hommes qui ont été agressés par un membre de leur famille l’ont été entre 6 et 10 ans, et ces violences ont duré plus d’un an (37,8 %).

Toujours selon l’étude de l’INED, pour les femmes, ces violences intrafamiliales ont été majoritairement commises par le père ou le beau-père (32,7 %). Suivent les oncles (17,9 %), les cousins (14,4 %) et les frères (14,1 %). Pour les hommes agressés dans leur enfance, les principaux agresseurs sont les frères (21,8 %) suivis des pères ou beaux-pères (20,7 %), des cousins (17,8 %) et des oncles (16,7 %).

Les femmes, surexposées aux violences sexuelles durant leur enfance et leur adolescence

Les femmes sont plus souvent victimes d’inceste que les hommes. Selon l’étude IPSOS pour “Face à l’inceste”, 78 % des victimes sont des femmes, et 22 % des hommes. Ce qui représente 8 femmes sur 10 victimes, et plus d’un homme sur 5.

Chaque année, 160 000 enfants sont agressés sexuellement dans le cadre familial

C’est le terrible constat de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) et des associations de protection de l’enfance : « 160 000 enfants subiraient des violences sexuelles chaque année. Un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les trois minutes. » « Une estimation basse », ajoute Edouard Durant, co-président de la Civiise et juge des enfants.

La CIVIISE, créée en 2021 par le gouvernement dans la foulée du mouvement #MeToo, a pour mission de recueillir et écouter les témoignages des victimes d’inceste, et de proposer un accompagnement adapté à leur situation.

36 % des plaintes pour viol incestueux ont été classées sans suite en 2022

En 2022, les tribunaux ont été saisis dans le cadre de procédures d’inceste mettant en cause 4 218 personnes pour l’année 2022.

Plus d’un tiers (36 %) des infractions pour des faits d’agression sexuelle et de viols intrafamiliaux ont été classées sans suite par les tribunaux en 2022, selon les chiffres fournis par le ministère de la Justice.

Ces classements sans suite s’expliquent principalement par des faits « pas suffisamment caractérisés », ou parce qu’ils sont prescrits. Le délai de prescription est de 20 ans après la majorité de la victime en cas de délit sexuel, et 30 ans en cas de viol.

A lire aussi :

“Signaux d’alerte et phrases assassines”, de Sandrine Apers, préface de Muriel Salmona.

Inceste : les associations et organismes à contacter

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il y a 2 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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il y a 7 jours
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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