L’inceste est un fleéau qui est loin d’être anecdotique : il y a environ 6,7 millions de victimes de l'inceste en France, soit 10% des Français. Même si la parole aujourd’hui se libère et que de nombreuses actions de sensibilisation sont initiées, à l’instar du récent film documentaire “Un silence si bruyant” réalisé par Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova et diffusé sur M6, ce sujet reste tabou, et dans tous les cas un thème sensible.
Pourtant il est primordial que la communication soit ouverte au sein du foyer, que ce soit en prévention, pour enseigner à son enfant les notions de limites personnelles et de respect de l’intimité, ou pour laisser un espace de “non jugement”, de confiance et de parole libre pour qu’il puisse s’exprimer.
Comment aider son enfant à détecter au plus tôt des comportements inadaptés et s’en protéger ?
Le foyer est censé être un lieu protecteur, tout comme les membres de la famille sont censés être respectueux et bienveillants envers l’enfant. Toutefois, mieux vaut sensibiliser son enfant aux comportements qui n’ont pas à être acceptés, et surtout dont il faut se protéger, ce sont les bases de la sécurité personnelle.
Même si parler de l’inceste et des violences sexuelles n’est pas facile, on utilisera donc plutôt des mots simples et des exemples qui peuvent parler à l’enfant comme : “Il est important que personne, même un membre de la famille, ne touche tes parties intimes, sauf en cas de situations médicales nécessaires et en présence d’un de tes parents”. “Personne n’a le droit de te faire du mal, de te regarder nu ou de prendre un bain avec toi.” Il ne faut pas hésiter à être très concret avec les enfants : mieux vaut “personne n’a le droit de te toucher” que “mon corps m’appartient”, plus flou pour un jeune enfant.
On peut ainsi évoquer ensemble les parties du corps qui relèvent de l’intimité et qui n’ont pas à être touchées par quelqu’un d’autre, mais aussi des exemples de comportements inappropriés, comme si quelqu’un lui demande de garder un secret… L’enfant doit comprendre qu’il y a des limites claires à ne pas franchir, et que si cela arrive, il doit vite vous en parler.
Un enfant à qui l’on aura clairement expliqué ce qui n’est pas acceptable réagira plus vite pour en parler, en cas d’agression et de violences sexuelles.