En août 1933, à Paris, Violette Nozière, une jeune femme de 18 ans, issue d’un milieu modeste, assassine son père en l’empoisonnant. Non seulement Violette tue son père, crime suprême s’il en est, mais elle dénonce aussi les viols dont il s’est rendu coupable, les années d’incestes qu’elle a subies. Or, à cette époque, parler d’inceste, dire ce crime, était plus grave que le crime lui-même…
Pour certains artistes, poètes, pour les gens de gauche, il y a quelque chose de l’ordre d’une réaction à la violence de l’oppression bourgeoise dans cette affaire. Mais pour les autres, pour leur reste de la société traditionnelle ou conservatrice, Violette Nozière est une menace immense à l’ordre moral.
Mais si elle n’était ni l’une ni l’autre ? Ni l’incarnation d’une jeunesse ouvrière avide de liberté ni une menace à la morale bourgeoise ? Si Violette n’était pas un symbole autre que celui d’une enfant qui tente par tous les moyens d’échapper à un père violeur, incestueux ?
Si une telle lecture des faits, devrait être privilégiée aujourd’hui, à l’époque, elle était impossible. À l’époque, il ne peut y avoir qu’une victime, et ça n’est pas Violette Nozière. Cette affaire va lever un tabou et secouer les mœurs de toute une société…
► Plongez-vous dans l’intégralité de ce procès dans cet épisode du podcast Femmes coupables, avec comme invitée Anne-Emanuelle Demartini, Historienne, autrice de Violette Nozière, la fleur du mal, une histoire des années 30.