Passer au contenu

Inceste : "la parole se libère, il faut agir", selon la présidente de l'association Speak! à Dijon

Par

Pour libérer la parole des victimes d'inceste, une réunion publique est organisée à Dijon ce jeudi, à l'initiative de la CIVIISE, commission indépendante. On parle de ce tabou avec Emma Etienne, étudiante dijonnaise fondatrice et présidente de l'association SPEAK!, elle-même victime.

Emma Etienne, présidente et Fondatrice de  l'association SPEAK Emma Etienne, présidente et Fondatrice de  l'association SPEAK
Emma Etienne, présidente et Fondatrice de l'association SPEAK © Radio France

L'inceste, un tabou qui touche près de 160.000 enfants par an en France, selon la Civiise. Ce jeudi, la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants organise une réunion publique à Sciences Po Dijon, de 17h à 19h. A cette occasion, la présidente de l'association SPEAK!, une étudiante côte-d'orienne, était notre invitée sur France Bleu Bourgogne.

loading

Des moyens pas la hauteur de la souffrance des enfants

Celles et ceux qui le souhaitent sont appelés à témoigner ce jeudi à Dijon. La CIVIISE est une commission nommée par le ministère de l'intérieur . Elle fait le tour de France, pour récolter des témoignages et soumettre des pistes d'action aux députés et aux magistrats.

Cette étudiante a fondé cette association en avril 2020. Elle même victime, elle trouve que l'on manque de structures d'accompagnement en Côte-d'Or : "par manque de formation et parce que ça amène à beaucoup d'inconfort, je pense que les gens n'ont pas su réagir. J'ai voulu agir pour les autres en créant cette association."

Selon la jeune-femme, des choses sont mises en place aujourd'hui, "mais ce n'est encore pas à la hauteur de toute la souffrance que ressentent les gens. Plein de services veulent agir, mais ils n'ont pas forcément les moyens pour le faire. On peut se tourner vers la civil, on peut se tourner vers la police nationale, la gendarmerie. Sauf qu'eux-aussi manquent de moyens, d'effectifs et de formation. Tout dépend de l'endroit et des directives."

"Speak" : accompagner la parole, le combat d'Emma Etienne

"Plus que faire parler, c'est surtout accompagner la parole. Parce que la parole s'est libérée, je pense. Les jeunes ont en tête que c'est un vrai problème. Maintenant il faut agir. Nous on a tout un process pour que l'action soit concrète. On en parle plus, mais l'action n'est pas à la hauteur derrière", explique Emma Etienne. Aujourd'hui, des victimes, des amis de victimes, ou encore des parents dans le cadre de parents protecteurs contactent l'association Speak!.

Pour aider, elle prône "la confiance". "C'est tout un travail" dit-elle : "on propose beaucoup d'activités. On fait aussi des activités pour désinstitutionnaliser le recueil de la parole. Parce qu'aujourd'hui, il y a encore trop de moments où la parole se libère dans un bureau, ou dans un truc hyper institutionnalisé. Donc les jeunes qui généralement, c'est compliqué pour eux. On n'est personne pour inciter à quoi que ce soit, on respecte le rythme propre de chaque victime."

Informations pratiques

La réunion publique se tient ce jeudi, de 17h a 19h à Sciences Po Dijon, 14 rue Victor Hugo.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined