Freud et l’inceste : l’abandon d’une découverte
Tribune par Marie Balmary –
Selon la psychanalyste Marie Balmary, l’histoire de la psychanalyse a pesé contre la vérité des enfants abusés.
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Selon la psychanalyste Marie Balmary, l’histoire de la psychanalyse a pesé contre la vérité des enfants abusés.
Placées sous l’emprise d’un père incestueux, ces femmes victimes, répètent littéralement l’emprise avec leurs compagnons. Ainsi, le terrain amoureux permet de rejouer la remise en scène de l’emprise et de l’inceste. [Extrait de l’introduction]
La révélation des violences constitue une étape cruciale dans la prise en charge des victimes.
Comment lever ces freins et faciliter la parole afin de permettre un accompagnement adapté, complet et rapide ?« Le tabou est ce qui ne peut être dit. »
La sexualité, la mort, l’inceste, la violence sont des thématiques dont l’approche demeure aujourd’hui encore bien conditionnée par des interdits culturels, familiaux, sociaux et religieux. Ils ont pourtant une dimension universelle, interculturelle et infiltrent toutes les sociétés.
Savoir, croire, ne pas ignorer l’existence des traumatismes multiples qu’un individu a pu ou peut vivre nous concerne, nous médecins, et doit participer de cette conscience collective de non occultation. […]
Faire-savoir pourrait aussi en être le titre, et cela selon deux essais d’écriture :
« Cicatrice, marque laissée par une plaie, une maladie après guérison, trace laissée par une blessure morale. Quand on m’a demandé de participer à ce colloque j’ai d’abord dit non parce que toutes ces questions autour de l’inceste sont pour moi du passé, c’est une page tournée. Je n’y pense plus. Je vis en bonne relation avec mes parents morts et mes frères et sœurs vivants. […] »
L’interdit de l’inceste existe dans toutes les sociétés humaines. Il a un caractère universel.Il aide les êtres humains à passer de la Nature à la Culture (C. Levi-Strauss, 1967).Pourtant, c’est un sujet dont on parle peu en Israël (comme partout ailleurs), ou le moins possible, car il perturbe trop les sphères religieuse, émotionnelle, familiale, sociale, à cause de la confusion des rôles, des générations, et donc des sentiments de “תוהו ובוהו” ou “tohu-vabohu“ qu’il engendre dans le pays, comme dans tout groupe humain.