Dans une lettre ouverte, huit associations appellent le président Emmanuel Macron à « corriger les dysfonctionnements » de la protection des enfants victimes de maltraitances et d’inceste. Elles réclament une contre-expertise et une décision prise de façon collégiale quand il est mention « d’aliénation parentale ».
Paris – Des enfants victimes d’inceste qu’on ne croit pas et qu’on envoie passer le weekend chez le parent agresseur, des mères qu’on accuse de manipulation et qui sont mises en cause: la protection des enfants est souvent semée d’épreuves pour les mères.
Tribune – par Delphine Provence et Paul Bensussan –
La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) appelle à proscrire le concept d’« aliénation parentale », qui se définit comme le rejet d’un parent par un enfant après une séparation parentale conflictuelle, au motif qu’il serait un « bouclier » brandi par les pères abuseurs. Delphine Provence, avocat, et Paul Bensussan, psychiatre expert agréé par la Cour de cassation, expliquent pourquoi il s’agit d’une erreur, selon eux.
Il y a un an, Emmanuel Macron annonçait la création d’une commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Une initiative plus que jamais nécessaire.
La caution du déni, l’aliénation parentale, des concepts qui fonctionnent et des mécanismes qui disent aussi quelque chose de la société que l’on fait.
« Nous sommes mères d’enfants ayant révélé des maltraitances et l’inceste paternel. Nous avons été choquées de constater que lorsque les mères ont été évoquées dans les médias, c’était pour parler de celles sur lesquelles les enfants ne peuvent pas compter, qui ne voient pas l’inceste, dans le déni, ou le nient et protègent le père »…
La CIIVISE vient de rendre son premier Avis, intitulé « À propos des mères en lutte ». Comme le disent à l’unisson les médias médusés, « le constat est glaçant » : 160 000 enfants seraient chaque année victimes de violences sexuelles, alors que 70 % des plaintes seraient classées sans suite. Vingt ans après la publication de son essai La Dictature de l’émotion, quinze ans après l’affaire d’Outreau, Paul Bensussan, psychiatre, expert agréé par la Cour de cassation, et Delphine Provence, avocate, s’inquiètent d’une alarmante régression.
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