Une personne sur cinq en aurait été victime dans son enfance. Il faut en parler, martèlent ceux et celles qui ont réussi à briser le silence. Et les témoignages affluent.
Au moment où elles subissent des violences sexuelles, 56 % des victimes disent n’avoir pu en parler à personne. Comment expliquer ce silence, qui peut parfois durer des mois, voire des années ? Explications d’experts pour mieux comprendre ce qui se joue.
François Durand, éducateur spécialisé de son état, et Alexandra Dupont, assistante de service sociale, voient l’inceste partout. Cela dit, il est partout. Tout simplement du fait que l’inceste, symboliquement, c’est avant toutes choses déposséder l’autre de sa parole. Et des enfants qui se taisent, en Assistance Éducative en Milieu Ouvert, Alexandra et François en rencontrent tous les jours…
À l’heure où les faits de violences sexuelles se révèlent publiquement, ce livre tente de penser le silence de l’inceste dans ses enjeux affectifs et relationnels et d’approcher les mécanismes complexes en jeu. Parler, à titre individuel, relève d’un défi tant pour l’enfant que pour l’adulte en devenir, et d’autres détours sont souvent empruntés pour exprimer le non-dit…
6,7 millions. C’est le nombre de victimes d’inceste en France, selon un sondage Ipsos demandé par l’association Face à l’inceste. Un chiffre colossal. Malgré l’ampleur du phénomène, en parler reste difficile pour ceux qui l’ont subi.
« Il y a pour tout le monde une incorporation de la peur et de la grammaire du silence autour de l’inceste. Le véritable interdit ou tabou de l’inceste, ça n’est pas de le commettre, puisque ça arrive partout, tout le temps, mais c’est d’en parler. » Dorothée Dussy
Si les affaires médiatisées comme celle de Camille Kouchner aident à la sensibilisation autour de ce tabou ultime, au sein des familles, la parole peine toujours et encore à se libérer. Entretien avec Philip Jaffé, psychologue spécialisé dans les droits de l’enfant.
Omerta familiale, sentiment de honte, familialisme, manquements de l’Etat, de l’Éducation nationale et des facultés de médecine…. Les victimes d’inceste sont bien seules, même quand elles décident de parler. Gérard Lopez, médecin psychiatre, spécialiste de l’inceste, décrypte les mécanismes de ce fléau.
La révélation d’un inceste, lorsqu’elle advient enfin, se produit en moyenne pour les mineurs environ quinze ans après les faits. Pourquoi les victimes parlent-elle si tard de l’abus qu’elles ont connu, pourquoi ce mutisme ? Hélène Vecchiali, auteure du Silence des femmes (Albin Michel) revient sur trois raisons peu souvent évoquées.
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