Alors que le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs a été allongé à 30 ans en 2018, des voix s’élèvent pour demander leur imprescriptibilité, en particulier pour l’inceste, depuis que l’affaire Olivier Duhamel a éclaté.
L’ancienne ministre a démissionné de la Commission sur l’inceste qu’elle présidait en raison de sa proximité avec le politologue, accusé par sa belle-fille Camille Kouchner d’abus sexuels sur son frère lorsqu’il était adolescent.
Un Français sur dix se dit avoir été victime d’inceste, ce qui signifie plus de 6 millions de personnes. Peut-on imaginer que les chiffres soient aussi, d’une certaine façon, sous-estimés ? #LInfoduVraipic.twitter.com/wDb7sUon89
Après les livres de Flavie Flament, La Consolation , de Vanessa Springora, Le consentement et La Familia grande de Camille Kouchner paru le 7 janvier dernier aux éditions Seuil, se pose à nouveau la question de la prescription des viols sur mineurs.
L’affaire Duhamel a remis au cœur du débat public la question de la prescription des faits de pédocriminalité. Réclamée depuis des années par les associations de victimes, la prescription des crimes sexuels sur mineur.es est pourtant défendue par nombre de spécialistes du droit pénal.
Souvent, les incestes – et plus généralement les violences sexuelles familiales – restent longtemps enfouis dans le silence, ainsi que les traumatismes. Dès lors, ne faut-il pas étendre ou supprimer les délais de prescription ? À cet égard, le Canada, où il n’y a pas de prescription en matière criminelle, offre un intéressant terrain d’observation.
– Belgique –
Assisterait-on à un MeToo de l’inceste ? Peut-être bien, confirme la juriste Miriam Ben Jattou qui a fondé l’association belge Femmes de Droit. “Mais comme pour le mouvement MeToo sur les agressions sexuelles en 2017, je préfère dire qu’on commence à écouter les victimes plutôt que de dire qu’elles commencent à parler. Car les victimes ont toujours parlé. Pourtant, on a l’impression à chaque fois que la société redécouvre ce sujet”.
Il y a les enfants qui ne savent pas dire, mais aussi les adultes qui ne veulent ni voir ni entendre. Comment en finir avec l’omerta qui entoure l’inceste ? Les spécialistes plaident pour une meilleure sensibilisation du milieu scolaire et médical, mais soulignent aussi la vigilance nécessaire de chacun d’entre nous.
Depuis quelques jours, la question de l’inceste a resurgi dans le débat public, en amont de la sortie du livre de Camille Kouchner. Anne-Laure Pillon, avocate amiénoise spécialisée la défense des enfants victimes de violences était l’invitée de France Bleu Picardie pour en parler.
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