Inceste : se délivrer du mal
Officialisée en décembre par le gouvernement, la Commission indépendante sur l’inceste et toutes les violences sexuelles subies pendant l’enfance va commencer ses travaux dans des conditions difficiles.
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Sur le modèle de la commission Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église, celle-ci rendra ses recommandations dans deux ans. Une ligne d’appel sera ouverte début 2021 afin de recueillir le témoignage des victimes.
Pour la première fois, l’Institut national des études démographiques (Ined) dresse un panorama des violences commises dans la famille pendant l’enfance. Il en ressort notamment une première estimation statistique de l’inceste, qui se situe à un niveau « important », estiment les chercheurs.
Selon une enquête d’opinion publiée pour les 10 ans de l’association « Mémoire traumatique et victimologie », le fait de dire que l’on a été victime de violences sexuelles dans l’enfance ne suffit pas pour obtenir une protection.
Victime de l’inceste, cet homme de 47 ans a réussi à conjurer son enfance le jour où il a pu raconter, dans un livre, ce qui lui est arrivé. Aujourd’hui, il aide d’autres hommes victimes à oser prendre la parole.
Que devient la famille quand les parents, qui sont censés protéger l’enfant, ont failli à leur mission, que l’enfant a été victime d’une des formes de violences les plus destructrices, les violences sexuelles ? Ce drame, plus courant qu’on pourrait le croire, concerne des milliers d’enfants chaque année. Ainsi, 20 000 plaintes ont été déposées en 2017. Et pour les enfants les plus jeunes, dans 80 % des cas, l’agression a eu lieu au sein même de la famille.
Entretien :
Mélanie Dupont, psychologue à l’unité médico-judiciaire de l’Hôtel-Dieu à Paris et présidente de l’association Centre de victimologie des mineurs.
Lundi, en commission mixte paritaire, les élus LREM et LR se sont mis d’accord sur un texte très éloigné de l’ambition initiale de la réforme. Le projet de loi doit à présent faire l’objet d’une nouvelle lecture dans chaque chambre pour pouvoir être adopté.
Aguerris aux dossiers sordides et rompus aux auditions complexes, les policiers de la brigade des mineurs enquêtent sur les violences et les abus infligés aux enfants. Plongée dans les coulisses d’une police à part.
Un amendement adopté par le Sénat mardi 27 mars est un premier pas dans la reconnaissance de l’amnésie traumatique, cette incapacité de se rappeler de souvenirs importants, comme dans le cas de violences sexuelles.La disposition ne fait toutefois pas l’unanimité du côté des spécialistes, et le gouvernement ne semble pas prêt à l’inclure dans la future loi portée par Marlène Schiappa.