Bien que l’on mesure que 6% des enfants subissent des agressions sexuelles ou des viols essentiellement dans le cadre familial, chaque affaire reste traitée comme un fait divers et le silence décrit comme celui d’une famille en particulier. Pourquoi la justice reste-t-elle à ce point impassible quand elle classe 70% des plaintes de ce type ? blogs.mediapart.fr
Alors que le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs a été allongé à 30 ans en 2018, des voix s’élèvent pour demander leur imprescriptibilité, en particulier pour l’inceste, depuis que l’affaire Olivier Duhamel a éclaté.
L’ancienne ministre a démissionné de la Commission sur l’inceste qu’elle présidait en raison de sa proximité avec le politologue, accusé par sa belle-fille Camille Kouchner d’abus sexuels sur son frère lorsqu’il était adolescent.
Après les livres de Flavie Flament, La Consolation , de Vanessa Springora, Le consentement et La Familia grande de Camille Kouchner paru le 7 janvier dernier aux éditions Seuil, se pose à nouveau la question de la prescription des viols sur mineurs.
Souvent, les incestes – et plus généralement les violences sexuelles familiales – restent longtemps enfouis dans le silence, ainsi que les traumatismes. Dès lors, ne faut-il pas étendre ou supprimer les délais de prescription ? À cet égard, le Canada, où il n’y a pas de prescription en matière criminelle, offre un intéressant terrain d’observation.
– Belgique –
Assisterait-on à un MeToo de l’inceste ? Peut-être bien, confirme la juriste Miriam Ben Jattou qui a fondé l’association belge Femmes de Droit. “Mais comme pour le mouvement MeToo sur les agressions sexuelles en 2017, je préfère dire qu’on commence à écouter les victimes plutôt que de dire qu’elles commencent à parler. Car les victimes ont toujours parlé. Pourtant, on a l’impression à chaque fois que la société redécouvre ce sujet”.
Adèle Haenel, Vanessa Springora, Camille Kouchner, Sarah Abitbol… Toutes ces affaires sont des affaires de pédocriminalité. Mais le #MeToo à la française se distingue surtout par un autre trait : aucun des accusés n’a jamais reconnu les faits.
Prise en étaux entre des enjeux familiaux et sociétaux, la parole des victimes peut-elle être entendue ? Notre politique pénale est-elle adaptée aux situations qu’elles rencontrent ?
Les invités des Matins sont Fabienne Giuliani, historienne, spécialiste de l’inceste rattachée à l’agence nationale de recherche Dervi, ainsi que Rodolphe Costantino, avocat au Barreau de Paris, spécialiste des maltraitances sur enfants.
Depuis quelques jours, la question de l’inceste a resurgi dans le débat public, en amont de la sortie du livre de Camille Kouchner. Anne-Laure Pillon, avocate amiénoise spécialisée la défense des enfants victimes de violences était l’invitée de France Bleu Picardie pour en parler.
La justice a ouvert une enquête à la suite des accusations d’inceste visant le politologue. Une affaire épineuse au regard des subtilités du droit français.
L’inceste est-il une notion reconnue juridiquement ?
Qu’est-ce que la prescription ?
Cette enquête est-elle vouée à la prescription ?
Pourquoi l’enquête ouverte en 2011 a-t-elle été classée sans suite ?
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