« L’inceste est un crime de masse. De par ma spécialité, je traite de nombreuses affaires de viol, et l’inceste se distingue très spécifiquement au travers, notamment, du silence qui pèse sur les victimes plus que les autres, et le préjudice qui découle du contexte familial. Ce crime sexuel spécifique justifie une réponse juridique et judiciaire spécifique ».
Dans le sillage de l’affaire Duhamel, le débat sur l’imprescriptibilité des violences sexuelles sur mineurs resurgit. Si plusieurs personnalités politiques se sont récemment déclarées favorables à une nouvelle législation, l’avocate Anne Bouillon s’interroge sur les incidences d’une telle mesure.
Un allongement des délais de prescription récent
Réfléchir à des alternatives pour répondre au besoin de reconnaissance des victimes
Garder une spécificité pour les crimes contre l’humanité
La prescription : un élément déclencheur
Selon l’avocate, beaucoup de victimes sont en colère car elles ont le sentiment que les auditions se déroulent plus vite quand on est une personne connue.
Par Jean-Pierre Rosenczveig –
Si on doit reconnaître les mérites de la démarche médiatique classique ou nouvelle pour faire émerger et interpeller les pouvoirs publics sur des sujets qu’ils auraient tendance à négliger, il faut retrouver la maîtrise du débat. Tout doit être fait pour éviter les procès médiatiques mettant en cause des personnes, sans contradictoire ni recours […]. Encore faut-il que la justice judiciaire joue son rôle, dans et par-delà le procès, pour rendre justice et réparation aux victimes.
Un mois après la sortie du livre de Camille Kouchner, « La Familia Grande », dans lequel elle révèle l’inceste subi par son frère, la vague #MeTooInceste se poursuit, de manière impressionnante. Dans le cabinet d’une avocate parisienne spécialisée dans l’enfance, les appels explosent. Et parfois, aussi, la colère.
Un enfant sur dix serait victime d’inceste. Ces victimes obtiennent rarement gain de cause en justice puisque moins d’un millier d’agresseurs sont condamnés chaque année. Violée par son oncle à 13 ans, Camille Gillet raconte son long parcours judiciaire qui n’a abouti qu’à du sursis.
Victime d’inceste pendant plus de 10 ans, Marc a trouvé le courage de porté plainte en 2016. Il espère que le procès à venir lui permettra de « tourner la page ». Mais ça n’enlèvera jamais la blessure ».
Invitée sur franceinfo, Isabelle Debré, la présidente de l’association, affirme que « les gens prennent conscience aujourd’hui qu’il faut alerter »les faits de violences.
Interdiction absolue de tout acte sexuel entre majeur et mineur de moins de 13 ans, ajout du terme «pédocriminel» au code pénal ou encore imprescriptibilité sont des pistes à l’étude.
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