Afin de lutter contre les violences sexuelles à l’encontre de mineurs, les députés ont fixé à 15 ans le seuil de non-consentement. Pour Marie-Pierre Porchy, ancienne magistrate et juge des enfants, l’inceste est un sujet qui n’a pas assez été pris au sérieux jusqu’ici.
Invitée de Patrick Cohen, mercredi sur Europe 1, Marie-Pierre Porchy, juge des enfants puis juge d’instruction pendant plus de trente ans, évoque les progrès que la loi doit, selon elle, encore faire pour mieux reconnaître les victimes d’inceste, et surtout favoriser leur reconstruction psychologique.
« Les agresseurs rejettent la responsabilité sur l’enfant »
Mieux faire le lien entre travail judiciaire et psychologique
Dans l’émission « À l’air libre » mardi, le magistrat Édouard Durand, co-président de la Commission inceste et juge des enfants depuis dix-sept ans, répète que les fausses accusations sont rares et qu’il faut protéger les enfants.
Avec le hashtag #MeTooIncest, la parole se libère sur le tabou de l’inceste, une libération qui n’en reste pas moins une épreuve douloureuse pour les victimes. Nous avons suivi Christophe Deschamps, un Corrézien abusé par son oncle en 2004, lors de son procès en appel à Limoges, vendredi 26 février. Paradoxalement, cette vague médiatique n’a pas eu pour lui que des effets bénéfiques.
Les médias enquêtent sur ces questions de viol ou d’inceste et il semble que la parole se libère. Pourtant, la justice n’a bien souvent pas encore fait son travail. Les médias installent-ils une forme de tribunal populaire ? Quelle est leur responsabilité ? Les victimes ont-elles besoin de ces lieux de parole pour être enfin reconnues dans leur souffrances que la justice n’est pas capable de leur donner ?
Invitées : Nathalie Gallant, avocate au barreau de Bruxelles ; Ariane Chemin, grand reporter pour le journal Le Monde.
Comment sont jugées les affaires de crimes sexuels sur mineurs et pourquoi la justice a-t-elle du mal avec les cas d’inceste ? Sophie Legrand, ancienne juge des enfants, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature est l’invitée du 13/14.
Des dizaines de personnes ont témoigné de leur expérience d’amnésie traumatique après avoir subi des violences sexuelles, sur les réseaux sociaux, ce 21 février, à travers le hashtag #metooamnésie. Derrière la reconnaissance de ce mécanisme se joue aussi un débat sur la prescription.
Plusieurs affaires récentes d’inceste, très médiatisées, ont poussé le gouvernement à proposer un durcissement des lois protégeant les mineurs. Une réforme attendue de longue date par les associations de défense et de nombreux avocats spécialisés.
Les procès médiatiques sont souvent décriés, à juste titre. Mais ce que la justice ne peut pas faire aujourd’hui, les médias le permettent et pallient peut-être l’imprescriptibilité des faits.
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