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Dans certaines familles, existe un « climat incestueux », une ambiance baignant dans le fusionnel et le transgressif, qui entraine inéluctablement au bout d’un moment un passage à l’acte sexuel. Ce climat déstructure la jeune génération et facilite le passage à l’acte qui déstructure encore plus les victimes (cercle vicieux)…
Invité : Dr Jean-Georges Rohmer, Responsable CRAVS Alsace
Caroline Facy reçoit Bruno Clavier. Psychanalyste transgénérationnel, conférencier, il invite à mettre des mots sur la sexualité et à répondre de toute notre humanité aux questions que posent les enfants dès le plus jeune âge, au moment où ils se construisent. […] Son dernier ouvrage paru en 2021 « L’inceste ne fait pas de bruit » nous concerne tous, il participe à la prévention des violences sexuelles, à la guérison, à une nouvelle ère de la parole et du sens donné à nos sexualités.
Le climat incestuel est beaucoup plus répandu qu’on ne l’imagine. Ses conséquences sont lourdes sur la vie de l’enfant ainsi que sur celle du futur adulte qu’il deviendra. Qu’elles sont les causes du climat incestuel ? Qu’elles sont ses conséquences ?
Le climat incestuel est lié, dans certaines familles, à la confusion des rôles entre un adulte et un enfant. Robert Courtois, psychiatre et maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie, donne la définition de ce concept appelé aussi « inceste moral ».
Par Robert Courtois, Psychiatre, Maître de conférences – HDR en psychologie –
Le climat incestuel recouvre une relation de dépendance érotisée entre un parent et son enfant, qui s’accompagne d’une confusion des places et peut aboutir à un déni d’altérité pour l’enfant.
L’incestuel est un inceste moral, il s’agit de continuer à ne faire qu’un au lieu de deux. C’est la rencontre de plusieurs facteurs qui va permettre à ce dysfonctionnement de s’installer.
Quand on parle d’inceste, on pense forcément à une atteinte physique. Pourtant, les mots, les gestes ou attitudes d’un adulte peuvent aussi être considérés comme une forme d’inceste. Une victime témoigne aux côtés d’Hélène Romano, spécialiste de la prise en charge des blessés psychiques.
L’inceste ne se limite pas au viol génital. Certaines situations ambiguës sont tout aussi destructrices. La victime ne peut mettre de mots sur sa souffrance.
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Le plus essentiel des interdits sexuels n’a rien perdu de sa splendeur : peur de l’inceste oblige, en famille, on ne parle pas de « ces choses-là ». Avec nos parents, avec nos enfants, nous entrons dans un espace sanctuarisé, protégé de la sexualité… du moins théoriquement. Du moins jusqu’au jour où il faut en parler. La conversation existe dans les faits, et prétendre que le dialogue devrait ne jamais avoir lieu est une hypocrisie.
