Durant la moitié de sa vie, Brigitte Ouellet a porté un lourd secret. Agressée sexuellement de 10 à 17 ans par son père, cette femme a vécu de longues années sous le joug de son bourreau. Elle a finalement trouvé le courage de le traîner en justice après qu’il eut menacé ses enfants.
C’est un témoignage éprouvant. Et que l’on passerait volontiers sous silence, tant les violences qu’il décrit sont insoutenables. Mais le tabou de l’inceste, surtout quand il a lieu à l’intérieur de familles « bien sous tous rapports », condamne une seconde fois les victimes en leur interdisant de voir leur souffrance reconnue et les coupables punis. Alors, quand l’une d’entre elles témoigne, il faut l’écouter.
Dans un ouvrage « Vivre », Isabelle Maillot, originaire de Saint-Denis raconte son enfance, ses viols, son parcours thérapeutique pour s’en sortir. Elle veut désormais se mettre au service des victime d’inceste.
Cet été, le Conseil constitutionnel a rendu une décision qui vient comme graver dans le marbre que toute présomption de culpabilité est impensable en droit pénal français. Pourtant, il n’est pas vain d’y songer avec attention. L’enfant victime d’inceste n’est encore aujourd’hui qu’un témoin au procès qui l’oppose à son agresseur-incestueur. La création d’un statut juridique des victimes d’inceste est une piste.
Catherine Salvadori a aujourd’hui réussi à surmonter son traumatisme, « après vingt-cinq années de psychanalyse ». Elle n’a rien oublié des viols répétés « deux ou trois fois par semaine », par sa mère, de 2 ans et demi à 5 ans et dont son père ne savait rien. De sa mère, décédée il y a près de 40 ans, elle écrit avoir été « son objet sexuel ».
L’affaire Flavie Flament, mais aussi plus récemment l’affaire Weinstein et le succès mondial du mot-clé #MeToo sur les réseaux sociaux (y compris ceux de l’AIVI) laissent penser qu’on approche d’un tournant et que la tolérance de la société pour les violences sexuelles est en chute libre.
La Ministre de la Justice et la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes ont annoncé un projet de loi à venir pour réformer le code pénal. Le Président de la République lors de son discours du 25 novembre a annoncé être favorable « à titre personnel » au principe de non-consentement avant 15 ans.
Interview d’Isolde La Gronde, par Francine Sporenda
Isolde La Gronde est une survivante de violences intrafamiliales par des assistants familiaux pédophiles et rescapée de la DDASS. Elle est l’auteur de « Matricule 1922RT78, mon combat contre la prescription » aux éditions « Lierre et Coudrier ».
Le premier groupe de parole varois de l’association Stop Inceste vient de voir le jour à La Valette-du-Var. Témoignage d’Ingrid Hild-Hubschmann, ancienne victime de ce drame familial, à l’initiative de ce projet. Sa force de résilience est symbolisée par la solidité du bracelet vert accroché à son poignet. Puisée au fil d’expériences douloureuses, d’étapes de vie surmontées à l’aide du soutien d’autrui, la volonté dont fait preuve Ingrid est exemplaire. Victime d’inceste à l’âge de dix ans jusqu’à l’approche de sa majorité, elle mène aujourd’hui un combat pour faire de son vécu, le totem de la sensibilisation d’un sujet encore aujourd’hui tabou.
A l’occasion de la journée mondiale des droits de l’enfant, ce court-métrage percutant montre avec justesse la pédophilie sous son vrai visage. Réalisé par Emilie et Sarah Barbault, ce film glaçant met en lumière l’abus sexuel commis sur une fillette par l’un des membres de sa famille. Dans 70% des cas, le bourreau est en effet un proche de la victime.
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