La France n’est pas la seule à être frappée par le fléau de l’inceste, en témoigne le généticien Jim Wilson qui a analysé le génome de plusieurs milliers d’Américains. Résultat : un sur 7 000 serait né d’un inceste. Un chiffre qui pointe un sujet tabou, enjeu juridique et de santé publique.
Une personne sur 7.000 descend de parents au premier degré, c’est-à-dire d’une relation entre frère et sœur ou entre parent et enfant. C’est ce qu’a pu constater Jim Wilson, chercheur à l’Université d’Édimbourg, en se servant de la base de données Biobank qui contient les génomes de 500.000 personnes.
Les transformations induites par la généralisation des savoirs biogénétiques sur les systèmes de parenté sont l’objet de cet article. Cependant l’impact d’un savoir scientifique, qui aujourd’hui est considéré comme véridique, vient s’inscrire dans un continuum, en rapport avec la grammaire corporelle de la parenté qui décrit des relations de propriété sur lesquelles différents types d’appropriation sont possibles. Cette grammaire se donne à voir particulièrement dans le cadre des prohibitions d’inceste, plus petit dénominateur commun de la parenté. Un excursus par l’histoire de la discipline permet de souligner l’autonomie du registre de la parenté par rapport à celui de la filiation, plus proche du concept de parentalité. Par ce biais, il s’agit de mieux qualifier des transformations contemporaines. L’imposition progressive d’une logique bilatérale, fondée sur la génétique, est en train de modifier la base corporelle des systèmes de parenté changeant un peu partout les contours des prohibitions d’inceste. De leur côté, les systèmes de parenté bilatéraux associés au développement des biotechnologies reproductives continuent de marquer, notamment dans la descendance, les limites de proximité à ne pas franchir dans la sphère du corps reproductif.
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