Les victimes de violences sexuelles sortent parfois du silence des années après les faits, au point qu’il arrive que le délai de prescription soit dépassé. Ces témoignages sur le tard font régulièrement polémique, mais trouvent leur explication dans des mécanismes psychiques et psychologiques.
Article par Lucile Hervouet, Populations vulnérables, 9/2023
Cet article s’intéresse à l’intrication des violences subies durant l’enfance et à leur répétition à l’âge adulte. Une recherche en Polynésie française par méthode mixte a permis de retracer les trajectoires de femmes victimes d’inceste…
Quels mécanismes sociaux empêchent les adultes de recevoir et de prendre en charge la parole des enfants ? Comment expliquer que les dénonciations n’aboutissent que rarement à une plainte et une condamnation pénale ? Quelles traces l’inceste laisse-t-il sur les victimes pour le reste de leur vie ?
Les récentes révélations sur les faits d’inceste reprochés au politologue Olivier Duhamel ont soulevé de nombreuses questions. Dont celle-ci : Pourquoi et comment de tels faits ont-ils pu rester cachés aussi longtemps ?
Camille Kouchner, Vanessa Springora ou encore Sarah Abitbol : de plus en plus de Françaises optent pour l’écriture d’un livre plutôt que pour un message sur les réseaux sociaux pour raconter les agressions sexuelles qu’elles, ou des membres de leur entourage, ont subies. Un phénomène qui trouve aussi écho au Québec dans les dernières années. Le livre serait-il la voie idéale pour libérer la parole des victimes et briser les tabous ?
« Parler brise les liens familiaux », explique Isabelle Aubry, elle-même victime d’inceste et présidente de l’association « Face à l’inceste ». Entretien –
Depuis 1986, différents ouvrages ont participé à une prise de conscience collective face à l’ampleur de ce phénomène. Mais si le voile se lève peu à peu sur les cas d’inceste, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour libérer complètement la parole des victimes et de leurs proches. Et pour améliorer la détection des cas par les médecins.
Beaucoup d’enfants ne se voient pas comme des victimes de l’inceste frères/sœurs, et beaucoup de familles et de professionnels ne reconnaissent pas ces abus.
[Traduction de l’article de Margaret Ballantine et Lynne Soine : Sibling Sexual Abuse — Uncovering the Secret ; En ligne (2012) : socialworktoday.com]
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