Le personnage central de La Familia grande n’est pas le beau-père, le « mari de ma mère », qui jamais ne sera ni nommé ni prénommé, mais Évelyne, Madame Pisier, notre mère, ma mère, maman, ma maman, mon Évelyne, mon Évelyne à moi, maman chérie, ma mamouchka, déclinaisons de tendresse et d’amour, litanie poignante comme pour bercer le grand chagrin, la perte irrémédiable, vécue par celle qui, à plusieurs reprises, a perdu sa mère. Au-delà de la terrible « révélation » qui a focalisé toute l’attention médiatique, il faut lire ce récit puissant.
Comme en témoigne l’actualité récente, les violences sexuelles sur mineurs, et notamment l’inceste, constituent aujourd’hui un problème de société majeur. Elles entraînent souvent par la suite de graves troubles psychopathologiques chez les victimes, mais aussi – fait bien moins étudié – chez les proches des victimes, par un effet de capillarité. Eux aussi méritent donc intérêt et attention à l’heure où les politiques réfléchissent à de nouveaux dispositifs.
Souvent, les incestes – et plus généralement les violences sexuelles familiales – restent longtemps enfouis dans le silence, ainsi que les traumatismes. Dès lors, ne faut-il pas étendre ou supprimer les délais de prescription ? À cet égard, le Canada, où il n’y a pas de prescription en matière criminelle, offre un intéressant terrain d’observation.
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