A l’heure où le gouvernement prépare un texte de loi sur les violences sexistes et sexuelles, des acteurs de la région se mobilisent contre la pédophilie. Une femme victime, un sénateur et « La Parole Libérée » bousculent les esprits pour faire en sorte que les viols sortent de l’oubli.
Un amendement adopté par le Sénat mardi 27 mars est un premier pas dans la reconnaissance de l’amnésie traumatique, cette incapacité de se rappeler de souvenirs importants, comme dans le cas de violences sexuelles.La disposition ne fait toutefois pas l’unanimité du côté des spécialistes, et le gouvernement ne semble pas prêt à l’inclure dans la future loi portée par Marlène Schiappa.
Les travaux de la psychiatre Muriel Salmona sont au cœur de la réforme prévue par l’exécutif. Pourtant, ils ne font pas l’unanimité parmi les spécialistes de la mémoire.
La comédienne et danseuse Andréa Bescond témoigne des viols qu’elle a subis enfant, et explique comment son spectacle l’aide dans son combat pour la reconnaissance de l’amnésie traumatique.
Témoignage. Pour survivre au traumatisme des viols dont elle fut victime, Mie Kohiyama les a enfouis dans son inconscient. Jusqu’à ce qu’ils ressurgissent, trente-deux ans plus tard.
Au terme d’une procédure qui aura duré plus de dix ans, S. est condamné à 12 ans de prison ferme pour viol et attentat à la pudeur, pour les actes commis sur sa fille durant son enfance. Cette affaire avait débuté lorsqu’en 1999, la plaignante, alors âgée de 23 ans s’est, une nuit, brusquement réveillée d’un rêve dans lequel elle se voyait avoir des relations sexuelles avec son père.
Victime d’inceste de la part de mon grand-père de 3 à 6 ans, j’ai longtemps oublié ces épisodes de ma vie. Il y avait des périodes où j’allais très mal. Je traversais des dépressions, j’étais angoissée -notamment à l’idée d’être touchée- je faisais des terreurs nocturnes, mais je ne me rappelais pas ces viols. Ce n’est qu’à l’âge de 18 ans que les premiers souvenirs sont apparus.
L’amnésie traumatique est un phénomène fréquent chez les victimes de violences sexuelles dans l’enfance, elle fait partie des conséquences psychotraumatiques de ces violences dont la société représentée par ses législateurs ne tient toujours pas compte.
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