En France, le rapport Sauvé vient de révéler que 330 000 mineurs ont été abusés sexuellement au sein de l’Église catholique ces sept dernières décennies. Cette enquête s’inscrit dans un contexte plus général de prise en considération de la parole des enfants. L’an dernier, une étude Ipsos indiquait qu’une personne sur 10 déclarait avoir été abusée sexuellement dans le cadre familial, ce qui représente deux à trois élèves par classe de CM2.
Le magistrat Édouard Durand co-préside en France la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE). Il revient dans Paris Direct sur la déflagration provoquée par le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Église catholique française. Et il aborde plus largement la question des violences sexuelles dans la société. Quelles réparations pour les victimes ? Quelle protection ? Faut-il changer les lois ? Quelle réponse la société peut-elle apporter ?
À 53 ans, Isabelle a décidé de briser le silence. Abusée sexuellement à 10 ans par un membre proche de sa famille, elle a longtemps vécu avec ce secret. Après des années d’amnésie traumatique, elle ne veut plus se taire.
Dans « L’enfant réparé », Grégoire Delacourt raconte sa tentative de « guérison » après des années d’amnésies traumatiques liées à l’inceste qu’il a subi enfant.
L’inceste, qui touche en France une personne sur 10, peut frapper dans toutes les familles, même les plus heureuses et les plus équilibrées en apparence. Sylvaine, tenait à alerter les parents sur les signaux à détecter pour venir en aide aux enfants victimes. Il y a trois ans, le drame de l’inceste s’est abattu sur sa famille. Elle avait en effet découvert que son mari agressait sexuellement ses deux enfants, Juliette (5 ans à l’époque) et Gabin (2 ans au moment des faits.) Elle livre un témoignage saisissant dans son livre « Dénonce Mon Père » (City Éditions). Puis Patricia Chalon, psychologue et Présidente d’Enfance Majuscule, une association qui lutte pour la bientraitance et la défense des droits des enfants, répond aux questions sur le sujet.
Le fait du jour, c’est cette plateforme téléphonique lancée pour les victimes d’inceste et de violences sexuelles faites aux enfants… Une plateforme qui croule sous les appels… Ce qui en dit long sur la nécessité de continuer de parler, et encore parler de ce sujet, qui permet la libération de la parole et de l’écoute. Nous en discutons avec Arnaud Gallais, directeur général de l’association Enfant Présent, militant acharné pour que l’on brise ce tabou, pour qu’on parle plus et mieux de ces drames qui touchent rappelons le, 2 enfants par classe.
« Ça n’arrête pas de sonner »: la nouvelle plateforme d’écoute des victimes d’inceste est submergée. Seuls 176 appels ont pu être traités depuis son lancement.
Que se soit dans les procès des attentats comme celui du 13 novembre qui a lieu en ce moment, ou dans des affaires de mœurs, le rôle de la justice est questionné. Est-elle là pour juger ou bien pour réparer ? Doit-elle être passée même si les faits remontent parfois à des décennies ? Toutes ces questions, l’avocate pénaliste Marie Dosé se les pose dans son dernier livre « L’éloge de la prescription » aux Éditions de l’Observatoire. Elle est l’invitée de cette émission de C ce soir et échange avec le philosophe Marc Crépon.
Que se joue-t-il chez les jeunes victimes qui restent dans le silence ? Comment dire les abus sexuels lorsque l’on est trop petit pour avoir des mots justes ? Et si en plus, on est sourd ? Deux victimes, un homme et une femme, aujourd’hui adultes, nous confient leur parcours et leurs blessures. La psychiatre Muriel Salmona, l’anthropologue Dorothée Dussy et Marie Rabatel, membre de la Commission sur les violences sexuelles et l’inceste, décryptent les mécanismes qui réduisent les victimes au silence. Tous nous disent l’importance de briser l’un des plus terribles tabous de notre société.
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