
L’inceste va-t-il refaire son apparition dans le Code pénal ?
La version initiale du texte sur la protection de l’enfance, adoptée par le Sénat, vise notamment à offrir aux enfants placés une vie plus stable.
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Retiré il y a deux siècles du code pénal, l’inceste devrait y refaire son apparition à la faveur d’un amendement au texte sur la protection de l’enfant. Pour les associations, cette avancée symbolique reste insuffisante.
La commission des Affaires sociales du Sénat a […] adopté notamment un article qui prévoit l’introduction de la notion d’inceste dans le code pénal tout en précisant les cas auxquels cette surqualification pénale s’applique. Une agression ou une atteinte sexuelle sur mineur sera ainsi qualifiée d’incestueuse si elle est commise par une liste limitative de membres de la famille de l’enfant.
Nicky, tel qu’elle souhaite se faire appeler, a été agressée sexuellement à plusieurs reprises par son père alors qu’elle n’avait que 14 ans. Elle a mis 25 ans avant d’en parler à quelqu’un. Dans un témoignage fait à L’Action, elle raconte comment l’organisme le CALACS Coup de Cœur (Joliette) lui a «sauvé la vie».
L’association internationale des victimes de l’inceste (AIVI) s’apprête à ouvrir un groupe de parole à Strasbourg pour les survivants de l’inceste et leurs proches. Les séances se dérouleront de 9 h 45 à 11 h 45 tous les troisièmes samedis du mois, à compter du 17 octobre prochain, dans les locaux de la maison des associations.
Room s’inspire du calvaire de l’Autrichienne Elisabeth Fritzl. En 2008, à l’âge de 48 ans, elle est parvenue à sortir de l’abri antiatomique que son père avait fait construire au sous-sol de sa maison pour la séquestrer. Durant 24 ans, elle y fut abusée par son père et donna naissance à 7 enfants, dont trois vécurent avec elle jusqu’à sa libération.
En octobre 2014, dans l’Eure, un père tuait sa fille, avec laquelle il avait vécu maritalement, puis retournait l’arme contre lui. Gravement blessé, l’homme a passé un an en rééducation. Il vient d’être mis en examen.
Le Dr Mauvisseau, psychiatre spécialisé en psychotraumatologie et victimologie, explique quelques concepts psychologiques qui aident à comprendre à quel point la police et les victimes d’abus sexuels durant leur enfance ne parlent pas le même langage. Au détriment de la justice. Il montre également que la violence est un mouvement perpétuel, se nourrissant du traumatisme des victimes.
En cinq ans, le nombre de viols dénoncés aux autorités a augmenté de 18% en France, selon « Le Figaro ». Comment analyser ces chiffres ? Pour Muriel Salmona, psychiatre, deux éléments expliqueraient cette augmentation : les victimes parlent probablement davantage et le nombre de viols par an est plus important.
L’espoir est permis pour les ex-victimes, qui ne veulent plus porter ce qualificatif toute leur vie. Accompagnement thérapeutique, groupes de parole, plaintes en cour font partie des outils qui permettent de se reconstruire. Mais pour cela, il faut briser le silence.