Comment les prises de parole ont peu à peu brisé le silence sur l’inceste
« 20 Minutes » retrace les prises de paroles médiatiques qui ont fait changer le regard sur les violences sexuelles contre les enfants et sur l’inceste.
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Dans la foulée de l’affaire Olivier Duhamel, un hashtag #MetooInceste a entraîné ce week-end « des centaines » de témoignages sur Twitter, relançant le débat sur la prescription et sur le consentement dans les cas de violences sexuelles faites aux enfants.
En France, 70% des plaintes pour viol sont classées sans suite. Le juge des enfants Edouard Durand dénonce "un système d’impunité". pic.twitter.com/dmOefJ8IWR
— France Culture (@franceculture) January 22, 2021
Alors que la parole des victimes d’inceste se libère depuis l’affaire Duhamel, Sandrine témoigne au micro d’Europe 1 des abus subis de la part de son beau-père, entre ses 10 ans et ses 12 ans. Un témoignage bouleversant qui met également en lumière les conséquences psychologiques de tels actes, et la difficile reconstruction.
Le hashtag lancé samedi sur Twitter comptait lundi soir plus de 80 000 mentions. Madeline Da Silva, membre du collectif #NousToutes, revient sur la genèse de ce mot-clé et sur le mouvement massif de libération de la parole qu’il a généré autour de la question de l’inceste. « C’est un mouvement historique », juge-t-elle.
Alors que le hashtag #MeTooInceste a libéré la parole sur les réseaux sociaux, dans le sillage de l’affaire Olivier Duhamel, Adrien Taquet a assuré mardi sur Europe 1 que le gouvernement réfléchissait à renforcer la loi. « Nous devons trouver les moyens juridiques pour criminaliser les relations sexuelles entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans », a expliqué le secrétaire d’Etat à l’Enfance.
Des milliers de témoignages déferlent ces jours-ci sur les réseaux sociaux à propos de l’inceste. Cette libération de la parole est vue avec satisfaction par Ghislaine Pieux, victime d’inceste dans son enfance, devenue éducatrice et adjointe au maire de Sens (Yonne) et engagée auprès des victimes.
Extrait :
Frédéric Taddeï reçoit Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne spécialisée de la justice et du crime, Isabelle Aubry, fondatrice de l’association «Face à l’inceste», et Florence Rault, avocate à la Cour de Paris.
L’inceste est reconnu par le Code pénal. Lorsqu’il s’agit d’un viol sur mineur, il est réprimé comme un viol aggravé et il est soumis à un délai de prescription allongé.
Au sein du collectif féministe Nous Toutes, créé dans la foulée de la vague #MeToo, plusieurs membres se sont interrogés sur la façon dont les victimes d’inceste devaient être accompagnées pour briser ce silence. Les explications de Madeline Da Silva, maire-adjointe aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et membre du collectif. (Durée : 6 min)
Si les réactions politiques depuis la publication du livre de Camille Kouchner révélant l’inceste subi par son frère jumeau restent timides, plusieurs députés et sénateurs souhaitent modifier la législation.