L’inceste est réprimé par le code pénal comme circonstance aggravante à une agression sexuelle ou à un viol et pourtant, il reste un tabou dans nos sociétés. Comment briser l’omerta et faire de la prévention ?
Le débat – France 24
Durée : 37m42
Invités :
Isabelle Aubry, Présidente de l’association « Face à l’inceste »
Marie-Pierre Porchy, Ancienne juge des enfants
Marc Crépon, Philosophe
Gérard Lopez, Psychiatre, Président-Fondateur de l’Institut de victimologie
Une personne sur 10 dit avoir été victime d’inceste dans son enfance, selon une étude Ipsos en France, pour l’association Face à l’inceste. En Allemagne, c’est un enfant sur sept qui subit des agressions sexuelles, d’après une étude de l’Université de Ulm. Grâce à la parution du livre de Camille de Kouchner sur le viol de son frère jumeau par son beau-père Olivier Duhamel, l’omerta qui pèse toujours sur ces affaires commence à se briser.
Environ 350 enfants ont été victimes d’incestes en 2019 en Suisse, d’après une enquête de la RTS à partir des données de la statistique policière. Ces chiffres ne révèlent toutefois que la pointe de l’iceberg, avertissent des experts.
Proposition de loi pour intégrer l’inceste dans le code pénal, libération de la parole, via le hashtag #MetooInceste : la prise de conscience progresse mais sur le terrain il reste du travail.
Quand les souvenirs ont refait surface, elle a été rattrapée par une telle charge émotionnelle qu’elle s’est étalée dans un bac de légumes au supermarché. Il y a, dans cette famille, génération après génération, l’inceste qui suinte par les pores de tellement de personnes… Et pourtant, la commerçante lilloise Hélène Natier est encore debout et raconte.
La vague #MeTooInceste sur les réseaux sociaux peut laisser penser à la chute d’un tabou.
Or les victimes parlent depuis des années, insiste Miriam Ben Jattou, présidente de l’association « Femmes de droit ». Ce qui est nouveau, souligne-t-elle, c’est « la libération de l’écoute » et de l’attention. En Belgique, l’inceste n’est pas inscrit dans le code pénal en tant que tel, ce qui est très problématique, explique la juriste qui appelle à ce que cela change.
Des décisions d’acquittement ou de relaxe peuvent être prononcées faute de preuve du non-consentement du mineur dans des affaires d’atteintes sexuelles : comment l’expliquer ?
En France, l’âge ne suffit pas à caractériser le viol
Le droit pénal protège-t-il suffisamment le consentement du mineur ?
Juge des enfants au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Édouard Durand a été choisi pour coprésider la commission sur l’inceste et les violences sexuelles commises sur les enfants, avec Nathalie Mathieu, directrice de l’association Docteurs Bru, spécialisée dans l’accueil des enfants victimes. Il souhaite faire entendre leur parole.
Le co-président de la commission sur l’inceste, Édouard Durand, s’exprime ce mercredi soir sur BFMTV. « Un enfant qui dit être victime de violences sexuelles, on ne le croit pas (…) c’est d’abord ce qui doit changer », explique-t-il.
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