Ecrire et lire l’inceste: Christine Angot

Ecrire et lire l'inceste: Christine Angot

Cet article propose une étude de ce qu'inceste veut dire chez Christine Angot, écrivaine qui depuis 1990 occupe solidement la scène littéraire avec une production remarquable de nombreux romans ou récits dont le point de convergence et la matière récurrente semblent être l'inceste et son traitement littéraire. Nous analysons comment le concept de l'inceste a guidé et transformé l'écriture d'Angot et pour ce faire nous privilégions une définition psychanalytique de l'inceste où le réel se distingue du fantasme (et vice-versa) tout en l'influençant. Dans une première partie, intitulée « Écrire l'inceste », nous examinons comment Angot interpelle le monde de la violence en général et de l'inceste en particulier dans ses premiers romans : Vu du Ciel (1990), Léonore, toujours (1994). Dans une seconde partie, « Lire l'inceste », nous examinons le rôle du lecteur, de la lectrice, dans l'œuvre d'Angot surtout dans les récits plus récents tels que : Interview (1995), L'Usage de la vie(1998), L'Inceste (1999) et Quitter la ville (2000). Pris/e à partie par Angot, la lectrice/le lecteur est alternativement placé/e dans le rôle de l'agressé/e ou dans celui de l'agresseur/e. Ainsi, Angot joue sans cesse à franchir et à garder les limites entre elle et son lecteur/sa lectrice, entre écrire la réalité de l'inceste et sa fiction, ambivalences qui donnent lieu à une nouvelle forme d'écriture dont la force se pressent dans l'interaction entre écrire et lire.